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La religion dans la salle communautaire

Les activités à caractère religieux tenues dans les salles communautaires de HLM sont parfois l'objet de critiques et de questions. Comment respecter les croyances des uns et la non-croyance ou la religion différente des autres? Dire la messe ou le chapelet sont-elles des activités qui relèvent d'un comité de locataires? Avoir un petit oratoire dédié à la Vierge Marie et refuser d'en avoir un dédié à Bouddha est-il discriminatoire?
Les réponses adéquates à toutes ces questions sont une affaire de respect des différences et de la liberté religieuse, de modération, de démocratie, mais surtout de réponses aux besoins des membres de l'association et de gros bon sens.

Maintenir des activités religieuses ou pas?
Il n'y a rien de répréhensible à ce qu'une association, dans un HLM de personnes âgées, organise une messe hebdomadaire si cela répond aux besoins d'une partie de ses membres qui n'arrivent plus à se déplacer jusqu'à l'église à cause de problèmes de mobilité. En autant que cela ne se fait pas au détriment d'autres activités, il peut être très correct de réserver la salle communautaire une heure chaque jour pour ceux et celles qui désirent encore dire le chapelet «en famille». Par contre, il peut être déplacé de garnir de façon ostentatoire les murs de la salle communautaire d'images saintes, de crucifix et de photographies du pape. Dans une société de plus en plus laïcisée, la religion est une affaire de vie privée et de modération. La foi est une source de réconfort et de sens à la vie pour certaines personnes mais la religion catholique a pu aussi être la source de blessures profondes pour d'autres. Les personnes qui n'y croient pas ont aussi le droit d'être à l'aise et respectées. La salle communautaire est un lieu public qui doit être neutre et accueillant pour tous et toutes.

La question de la discrimination se pose dans certains milieux où la présence de personnes immigrantes est plus importante. Si l'une des missions premières d'une association est de répondre aux besoins de ses membres et qu'une partie de ceux-ci demandent un lieu et un temps pour tenir certaines activités communautaires à caractère religieux, l'association ne pourrait dire oui aux uns et non aux autres. Elle ne pourrait pas le permettre pour les personnes de religion catholique, par exemple, et le refuser aux personnes de religion musulmane. Ce serait alors de la discrimination et l'association pourrait être sujet à une poursuite judiciaire.

La décision de tenir ou non des activités à caractère religieux peut être prise par l'ensemble des membres réunis en assemblée générale. Les membres qui ont des besoins ou des réticences à ce niveau peuvent alors faire valoir leur point de vue et ce sera la majorité des membres qui décidera en bout de ligne du bien-fondé de tenir ou non ces activités. Le comité pourra ensuite s'appuyer sur ce vote démocratique pour justifier le refus ou l'acceptation des demandes