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Bacs semi-enfouis

Des poubelles sans odeur!

photo bacs semi-enfouisAfin de favoriser le recyclage et pour régler des problèmes reliés à la chute à déchets, l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) a décidé d’installer des bacs semi-enfouis aux habitations Marie-Laure-Percheron, à Verdun. Dans cet immeuble de 11 étages pour personnes âgées, la chute à déchets, héritage des années soixante, était bien pratique mais occasionnait aussi son lot de problèmes.

Pour André Mayville, président du comité de locataires, c’était une « nique à feu » qui n’était pas sécuritaire. En effet, la chute crée une ventilation qui est favorable au feu, si celui-ci se déclare dans les déchets. Dans ce cas, tout l’immeuble peut être envahi par la fumée.

On devait climatiser la salle où tombaient les déchets afin de contrôler les odeurs qui dérangeaient les résidents et où la vermine s’invitait souvent à souper. En plus d’avoir à manipuler de gros sacs, les concierges devaient faire le difficile nettoyage de la chute à déchets. « Libérés de cette corvée, les concierges consacrent maintenant ce temps à d’autres tâches qui sont plus bénéfiques pour les locataires », dit Nicolas Joly, directeur du développement durable à l’OMHM.

Le recyclage était de toute façon descendu par les locataires qui le mettaient dans de gros bacs. Toutes les semaines, plusieurs gros bacs verts roulants encombraient l’extérieur de l’immeuble. Les nouveaux bacs installés par l’OMHM sont plus esthétiques et sont intégrés dans un aménagement paysager qui les rend moins visibles.

Fini la vermine


« Les bacs qui sont semi-enfouis ont une capacité de 5 000 litres chacun, explique Nicolas Joly. C’est l’équivalent de 14 gros bacs roulants. L’enfouissement dans le sol de 60 % du bac présente l’avantage de conserver les ordures à une température plus basse. » Le couvercle qui se referme automatiquement est facile à manœuvrer. Il empêche les odeurs de se propager et la vermine de pénétrer.

« Au départ, nous avions pensé à trois bacs. Un pour les déchets, un pour le recyclage et un dernier pour les déchets de table qu’on appelle les matières organiques, raconte Nicolas Joly, mais rapidement on s’est rendu compte que pour 150 logements, nous devions installer au moins quatre bacs dont deux pour le recyclage. » Le bac pour les matières organiques sert actuellement pour les déchets ordinaires, mais il trouvera son utilisation première dès que la Ville de Montréal sera prête à collecter ce genre de déchets, ce qu’elle prévoit être en mesure de faire d’ici cinq ans.

Les locataires s’organisent


Même si les bacs sont installés non loin de la porte d’entrée de l’immeuble, ils ne sont pas faciles d’accès pour les personnes dont la condition physique est défaillante. Qu’à cela ne tienne. «  Nous avons mis sur pied une équipe de 10 locataires bénévoles, explique André Mayville. Deux par deux et à tour de rôle, ils font le tour des logements une fois par semaine pour ramasser les déchets et le recyclage des personnes qui ne peuvent pas les sortir elles-mêmes. L’idée fait du chemin puisque les locataires de l’immeuble d’à côté pensent faire la même chose. »

Un sondage réalisé par l’OMHM a révélé qu’il a été difficile pour certains locataires de s’adapter à ce nouveau mode de collecte. André Mayville confirme : « C’est sûr que cela n’a pas fait l’affaire de tout le monde, mais l’extérieur de l’immeuble est maintenant plus propre. Il n’y a pas de déchets et de poubelles qui traînent. Les animaux, comme les mouettes, ne font plus de dégâts. »

On observe une autre retombée intéressante selon l’OMHM : les locataires recyclent beaucoup plus qu’avant.

Ça pousse comme des champignons au Québec


Au Québec, les bacs semi-enfouis font rapidement leur apparition un peu partout. En plus des deux immeubles à Verdun, l’Office municipal d’habitation de Montréal compte en installer dans deux HLM famille, un dans le quartier St-Michel l’autre dans l’est de Montréal. La Fondation des grands frères et grandes sœurs de Montréal a adopté des conteneurs semi-enfouis pour sa collecte de vêtements usagers.

On retrouve quatre bacs au restaurant Harvey’s de Brossard, premier commerce de ce genre à opter pour ce genre d’installation. On a aussi installé des conteneurs semi-enfouis au lac Perreault, sur le territoire de la municipalité de Saint-Ubalde, dans Portneuf. «En plus de ne pas être esthétiques et de ne pas être représentatifs de la valeur foncière des propriétés, les anciens conteneurs incitaient les gens à y jeter n'importe quoi; ils ne constituaient pas un incitatif à utiliser l'écocentre de la municipalité», a confié le maire Pierre Saint-Germain à une journaliste collaborant au Soleil.

«Tous les citoyens du Québec doivent être de plus en plus responsabilisés par rapport à la gestion des matières résiduelles. Ils doivent coopérer et collaborer davantage», affirme Nicolas Joly de l’OMH de Montréal. Les bacs semi-enfouis feront-ils en sorte que les Québécois, les champions des poubelles, gèreront mieux leurs déchets ?

sur la photo: Madame Guylaine Pigeon, une résidente des Habitations Marie-Laure-Percheron, pose devant un bac semi-enfoui.

Quiz écologique

Où sont apparus les premiers bacs semi-enfouis ?

  • - Portugal
  • - Finlande
  • - France

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À voir: vidéo sur les bacs semi-enfouis

À lire: Franc succès d'un projet pilote, La Rose des vents, OMHM, mars 2011