Depuis deux ans, notre fédération dénonce à qui veut l’entendre que le parc HLM de Montréal tombe en ruine avec plus de 400 logements barricadés et 479 immeubles cotés E, soit le pire indice de vétusté pour les infrastructures au Québec. Ce constat est d’ailleurs confirmé par l’Office municipal d’habitation de Montréal qui évalue à 792M $ les sommes nécessaires pour ramener ses immeubles à un état acceptable.
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L’annonce d’aujourd’hui de la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, Andrée Laforest, avec un investissement de 100M $ supplémentaires, représente une action d’envergure pour la rénovation de nos HLM. Elle permettra de remettre en état quelques 517 unités de logements dans une dizaine d’immeubles barricadés comme les Habitations Boyce-Viau dans Hochelaga-Maisonneuve ou Terrasse Coursol dans la Petite-Bourgogne. L’investissement ne sera cependant pas suffisant pour venir en aide aux familles habitant des HLM toujours occupés mais qui sont devenus insalubres en raison de la moisissure comme l’Habitation Saint-André dans Centre-Sud.
Même si notre fédération applaudit chaudement à l’annonce de la ministre Laforest, nous voulons lui rappeler qu’il existe 10 000 logements HLM en très mauvais état à Montréal répartis dans 479 immeubles dégradés et qu’il y a toujours des HLM barricadés dans plusieurs autres villes du Québec, notamment à Joliette et Saint-Jérôme. À vrai dire, le déficit d’entretien des 65 000 logements HLM au Québec se chiffre à 2 milliards $, dont près d’un milliard $ pour Montréal.
C’est pourquoi il est nécessaire que le gouvernement du Québec présente une véritable réponse à long terme afin de protéger notre patrimoine de logement public qui a une valeur de plus de 12 milliards $. C’est parfaitement possible puisqu’en vertu de l’entente sur le logement signée en octobre 2020, Ottawa est prêt à verser 1,1 milliard $ pour la rénovation des logements sociaux à la condition que le Québec investisse le même montant. La ministre Laforest a donc la possibilité d’annoncer un véritable plan de rénovation des HLM d’au moins 400 millions $ par année sur cinq ans pour assurer la protection des HLM partout au Québec.