La Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec félicite l’intention de la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, Andrée Laforest, de vouloir mettre fin à la vacance chronique de quelques 700 logements à loyer modique à travers le Québec. Il y a plus de vingt ans que cette situation aurait dû être corrigée.
La proposition de la ministre, qui a l’effet de rendre admissible ceux et celles qui ont un revenu supérieur au seuil actuellement en vigueur, sera utile dans certaines municipalités souvent construites autour d’un seul secteur industriel, notamment à Asbestos, Valcourt et Sainte-Croix de Lotbinière. Elle redonnera aussi un peu de mixité sociale à l’intérieur de certains HLM. Les seuils actuels variaient, dépendamment des régions, entre 21 000 $ et 31 000 $ pour un couple.
Cependant, cette mesure ne sera pas suffisante pour résoudre le problème dans un très grand nombre de petites municipalités excentrées comme Saint-Thomas-Didyme au Lac Saint-Jean, Saint-Luc de Matane en Gaspésie, Champlain en Mauricie ou Mont-Carmel dans le Bas-Saint-Laurent.
La FLHLMQ considère que la ministre ne prend pas tous les moyens qui s’imposent pour remédier à la situation malgré la grave crise que nous vivons.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, de nombreux offices municipaux d’habitation ayant des logements vacants profitent des largesses de la réglementation actuelle pour réserver aux seuls résidants de leur municipalité ou de leur région, depuis au moins 12 mois, l’accès aux HLM (Règlement sur l’attribution des HLM, article 13, 5e alinéa). Ils refusent ainsi d’ouvrir leur territoire de sélection à l’ensemble des citoyens du Québec, notamment ceux des grands centres qui pourraient souhaiter s’installer en région. D’autres, limitent l’accès de leur HLM aux seuls 65 ans et plus sous prétexte de conserver la tranquillité des lieux. À vrai dire, les offices peuvent adopter 22 règlements facultatifs sur l’attribution des HLM.
Non seulement la ministre devrait-elle mettre fin à ces pratiques restrictives, mais elle devrait aussi mettre rapidement en place une liste centralisée des HLM vacants afin que les familles de Montréal, Québec ou Gatineau puissent savoir qu’il existe des logements à bas loyer disponibles ailleurs au Québec. Elle pourrait ainsi concrétiser la promesse de sa prédécesseure du PLQ, Lise Thériault, qui promettait un guichet unique pour les HLM en 2018.
Selon le coordonnateur de la FLHLMQ, Robert Pilon, la ministre est sur la bonne voie mais elle doit faire preuve de beaucoup plus de fermeté envers les municipalités pour solutionner un problème qui dure depuis trop longtemps au Québec. Il est scandaleux que l’accessibilité aux HLM ne soit pas ouverte, sans restriction, à tout le Québec.
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