Le Tribunal administratif du logement (TAL) a publié les indices de hausse de loyer pour les logements privés, ce qui inclut les logements abordables gérés par les offices d’habitation. Pour les logements non-chauffés, l’indice est de 5.9% ! C’est le taux le plus haut depuis 30 ans et déjà des voix s’élèvent pour exiger un gel des loyers ou pour demander au gouvernement de limiter ce taux, comme il l’a fait pour les tarifs d’électricité.
Au Québec, les offices gèrent 19 000 unités de logements AccèsLogis (ACL) dont une bonne partie est abordable. En plus des ACL, les offices gèrent 5000 « autres logements abordables » construits avec différents programmes. Concrètement, les locataires de ces immeubles ne paient pas 25% de leur revenu mais un loyer fixe. Ils sont directement concernés par ces indices et les loyers risquent de beaucoup augmenter si les offices appliquent aveuglément les indices du TAL.
Rappeler aux offices leur mission sociale
C’est vrai que les logements abordables gérés par les offices ne sont pas subventionnés de la même façon que les HLM. Le gouvernement ne finance pas les déficits de ces immeubles, ce qui oblige les offices à balancer leur budget.
Par contre, cet équilibre ne devrait jamais se faire aux dépends de la mission sociale des offices. Une hausse de loyer de 5.9% aurait un gros impact sur les budgets des locataires qui n’ont pas la même hausse de revenus et auront encore plus de difficultés à équilibrer leur budget. Il en est de même pour les frais de services rattachés aux personnes dans les résidences privées pour aînés (RPA).
On sait que les hausses de loyer trop salées ont des impacts négatifs sur la qualité de vie des locataires, apportent beaucoup de stress dans une résidence et finissent par nuire à l’ambiance et au voisinage. Et c’est sans compter les locataires qui tirent déjà trop l’élastique et qui devront couper dans leurs dépenses au risque de se retrouver en difficulté de paiement.
Les CCR et les locataires qui siègent au CA des offices, qui parlent aussi au nom des locataires des logements abordables gérés par leur office, devraient demander de plafonner la hausse de loyer à 3.15%, autant pour le loyer que les services, pour respecter la capacité de payer du plus grand nombre. Puisque les pensions augmentent de 3.15%, les hausses de loyers devraient se coller à cet indice.