La ministre France Élaine Duranceau a présenté sa Stratégie québécoise en Habitation pour répondre à la crise du logement. Le gouvernement se donne pour cible de hausser de 45 000 à 56 000 le nombre de logements réalisés chaque année au Québec pour atteindre 560 000 nouvelles habitations dans dix ans.
Cette stratégie est expliquée dans la présentation powerpoint suivante:
La question qui tue ! Combien de logements sociaux et abordables parmi ceux-ci ? La ministre en annonce 23 300, espère t-elle sur six ans, soit 3883 par année. C’est donc, au mieux, 4% de logement sociaux et abordables qui seront réalisés selon les ambitions de la ministre Duranceau. Le parc actuel tournant autour de 10%, et étant nettement insuffisant, la stratégie annoncée vise à réduire à 4% le pourcentage à venir.
Avec des objectifs aussi minables pour répondre aux besoins criants des dizaines de milliers de ménages consacrant 30, 40 et 50 % de leur revenu pour se loger lorsqu’ils le peuvent, il ne faut pas se surprendre de constater que la stratégie ne contient aucune nouvelle mesure et aucun nouveau budget en faveur du logement social et communautaire.
Si l’annonce de la stratégie gouvernementale est d’abord et avant tout une opération de relations publiques pour la ministre, puisqu’elle ne fait qu’énumérer les mesures que le gouvernement a déjà prises et qui se sont avérées nettement insuffisantes pour contrer la disparition du parc de logements à bas loyer au Québec, elle constitue aussi un parti pris évident. Ainsi, la ministre redemande aux villes de simplifier leurs règles pour permettre aux promoteurs privés de construire à leur guise et promet des PSL à profusion pour ceux qui accepteront à prix fort de loger des ménages dans le besoin. C’est bien là ce qui est au cœur de la stratégie de la ministre, ceux qui sont la cause de l’augmentation faramineuse des loyers sur le marché locatif seront, encore une fois, appelés à en tirer profit !
Pour le logement social et communautaire, pas une unité de plus mais une invitation à former un comité consultatif pour discuter des moyens à mettre en place un jour dans l’avenir.
Alors que l’Assemblée nationale du Québec a créé la Société d’habitation du Québec, il y a plus de cinquante ans, pour mettre à la disposition des citoyens des logements sociaux et abordables, celle-ci s’avère incapable ou menottée, en pleine crise du logement, de prendre des initiatives audacieuses en ce sens.
Il nous faudra trouver les moyens de redonner des ailes à la SHQ pour qu’elle puisse soutenir les offices d’habitation dans le développement de nouveaux HLM. Un premier pas, les 14 et 15 septembre, lors du camp et de la manifestation du FRAPRU à Québec !