Sur les 999 unités de logements nouvellement annoncées, le 11 décembre, dans le deuxième appel à projet du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), seulement 50 logements seront construits pour le compte d’un office d’habitation à Laval. Aucun autre des 13 projets ne sera tenu d’utiliser les listes d’attente des 38 000 ménages en attente d’un HLM pour louer leurs nouveaux logements.
Dans le 1er appel à projet, en 2022, nous nous désolions que sur 1 723 unités, seulement 373 aillent aux offices d’habitation, soit 22 % des logements à construire. En 2023, dans le 2e appel, c’est seulement 5% qui iront aux locataires les plus pauvres inscrits sur les listes des HLM.
Dans la Presse du 19 décembre, un reportage sur les 460 démantèlements de campements de sans-abri à Montréal se concluait par un témoignage d'Alain Goyette, qui allait passer un deuxième hiver dehors, indiquant « qu'il déménagerait demain matin dans un HLM si on lui en offrait un ».
Les résidences pour étudiant-e-s avec 180 logements et le secteur locatif privé avec 81 logements obtiennent 26% des unités sans avoir l’obligation de loger les ménages les plus démunis financièrement.
La ministre de l’habitation, France-Élaine Duranceau aura beau prétendre à chacune de ses conférences de presse qu’elle se préoccupe des ménages locataires les plus vulnérables, son utilisation des fonds publics démontre le contraire. 5% seulement de l’aide ira à ceux et celles qui sont dûment inscrits parmi les ménages les plus pauvres en attente d’un logement social.
Les offices d’habitation se retrouvent laissé-pour-compte dans la lutte contre la crise du logement ce qui est totalement inacceptable. Ils avaient pourtant déposé 14 projets totalisant 724 logements.
Selon la coordonnatrice de la Fédération des locataires de HLM, « les locataires les plus pauvres seront abandonnés à leur triste sort tant et aussi longtemps que Québec ne rétablira pas un programme de HLM spécifique pour eux ».