Un an après les sorties médiatiques de locataires concernant l’insalubrité de leurs logements, la Direction de santé publique de la Côte-Nord lance une enquête de santé dans les habitations à loyer modique (HL M) du Secteur-Ouest de Baie-Comeau.
On se souviendra qu’en janvier 2009, des locataires avaient dénoncé publiquement l’état de leurs logements envahis par des problèmes de moisissures, d’humidité et d’infiltration d’air. Inquiets pour leur santé, ils exigeaient des travaux de réparation.
La Direction de santé publique a décidé d’agir face à la cinquantaine de plaintes lui ayant été adressées, notamment pour des problèmes respiratoires, des maux de tête, de la toux persistante et des dermatites. «Les locataires se plaignaient de problèmes de santé.
On voyait qu’il y avait des éléments pour nous orienter vers un problème plus sérieux. On a décidé d’y aller avec une approche plus communautaire », souligne Dr Raynald Cloutier, directeur de santé publique.
L’enquête, dont les résultats devraient être connus avant l’été, permettra aussi de donner suite à une recommandation d’une table d’intervention concertée, mise en place en novembre dernier. L’Association des locataires de HLM, la Direction de la santé publique, l’Office municipal d’habitation et la Ville de Baie-Comeau en font partie
Deux volets
Les 223 logements à loyer modique du Secteur-Ouest sont ciblés. Entre 500 et 600 personnes y habitent. Leur participation à l’enquête sera sur une base volontaire.
Les volets environnementaux et de santé seront analysés. Des techniciens en hygiène et des infirmières effectueront les visites à domicile. Ils seront soutenus par des experts de la Direction de santé publique de Montréal.
La priorité sera accordée aux logements présentant des traces de moisissures et de condensation et à ceux occupés par des locataires malades
En cas de problèmes de santé grave, un mécanisme est en place pour prendre les gens en charge, selon Dr Cloutier.
Par ailleurs, dans l’éventualité où la qualité de l’air soit très problématique, les locataires devront être relocalisés ailleurs, le temps d’apporter des correctifs.
Locataires contents
La présidente de l’Association des locataires des habitations à loyer modique du Secteur- Ouest, Rose Dupuis, accueille avec joie la réalisation de l’enquête par la Direction de santé publique
Son appel à l’aide de l’hiver dernier a été entendu. «C’est à partir de là que la santé publique s’est occupée du problème de moisissures. C’est à partir de là que Michel Deschênes (directeur général de l’OMH) a embarqué avec nous», a-t-elle déclaré, convaincue que sans les dénonciations publiques des locataires, rien n’aurait bougé.
De l’argent
M. Deschênes attribue l’état de désuétude des logements à un problème de sous-financement de l’OMH par la Société d’habitation du Québec. À peine quelque 100 000 $ sont alloués annuellement pour l’entretien et la rénovation des logements.
Par contre, en décembre dernier, un budget particulier de 1,2 million $ a été attribué par le Conseil du trésor pour réaliser des travaux.
La présence de la Direction de santé publique dans le dossier n’est pas étrangère à ce rehaussement de financement ponctuel, admet le directeur général.
Source : Journal Plein Jour, 18 janvier 2010