Le 29 juin, dans un communiqué de presse, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, s’émerveillait en affirmant que « les résultats du premier appel de projets démontrent clairement que nous avons vu juste en créant le Programme d’habitation abordable Québec, un véhicule beaucoup plus rapide pour construire des logements abordables dans toutes les régions. Les sceptiques ont été confondus! »
Dans son communiqué la ministre indiquait également que « certains projets du PHAQ auront accès au Programme de supplément au loyer, ce qui rendra leurs logements à la fois abordables et sociaux. »
Pour les 200 000 ménages du Québec qui sont incapables de payer des loyers dits abordables de 600 $, 700 $ ou 800 $ par mois, il est essentiel de voir se construire de vrais logements sociaux, à 25% de leurs maigres revenus, qui respecteront leur capacité de payer.
Pour confondre les sceptiques comme elle le dit, la ministre Laforest devrait donc nous dire combien de logements sociaux ont été réalisés dans le cadre de son investissement de 300 millions $ dans son programme de logement abordable.
Pour notre part, nous constatons que sur les 47 projets de nouvelles constructions retenus, seulement 6 proviennent des offices d’habitation et que sur les 1 723 unités de logements qui verront le jour, seulement 373 viendront peut-être soulagées la liste d’attente des offices. Nous disons peut-être car nous n’avons pas la confirmation que ces logements recevront tous du supplément au loyer pour les faire passer d’abordables à sociaux.
Comme aucune réglementation dans le PHAQ n’oblige les promoteurs à louer en priorité les nouveaux logements construits aux 38 000 ménages inscrits sur les listes d’attente pour obtenir un HLM au Québec et que seulement 22% des nouvelles unités sont développées par des offices d’habitation, il y a malheureusement fort à parier que moins du quart des 300 millions $ dépensés par la ministre serviront à loger les principales victimes de la crise du logement.