Début février, le CCR de Montréal a écrit aux membres du conseil d’administration de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) pour protester contre les retards dans le traitement des renouvellements de baux. Des dizaines, sinon des centaines, de locataires ont reçu des lettres les avisant que leurs dossiers avaient été remis à des agents de recouvrement suite à des retards de paiement dans leur loyer.
Loin d’avoir été négligeant, les locataires attendent, au contraire, depuis 3 ou 4 mois de connaître le montant de leur nouveau loyer et accumulent involontairement une dette auprès de l’office. Plusieurs locataires paniqués jurent avoir remis à une, deux ou même à trois occasions toutes leurs preuves de revenu au bureau de l’office. De nombreux locataires ont aussi témoigné de leur incapacité à obtenir des retours d’appel de la part des agents de location de l’office. Certains ont peur de ne pas être capable de rembourser et craignent pour leur dossier de crédit.
Le CCR a formulé les recommandations suivantes à l'Office :
- Communication par lettre :
- Reconnaître que vous êtes en retard, que le locataire n’est pas fautif et que vous êtes prêts à offrir des modalités de paiement
- Créer différentes lettres et adapter le contenu selon la situation réelle vécue par la personne au lieu d’envoyer des lettres générées automatiquement
- Donner, dans la lettre, un moyen alternatif de rejoindre les agents de location puisque les appels et courriels restent sans réponse.
- Contact avec les locataires :
- Minimalement que l’office organise ses services pour assurer les retours d’appel par téléphone comme n’importe quel autre organisme qui offre des services aux citoyens.
- Particulièrement, lorsque l’office est dans son tort et qu’il doit reconnaître et corriger ses erreurs auprès des locataires lésés et possiblement mis en difficulté de paiement.
- Le renouvellement automatique des baux : revoir les règles qui excluent des locataires du processus de renouvellement automatique des baux, et ce, afin d’augmenter considérablement le nombre de renouvellements automatiques.
Lors d'une réunion tenue au début de mars, la directrice générale, Danielle Cécile, est venue expliquer que l'Office prenait très au sérieux la situation et les préjudices causés aux locataires. La COVID et le télétravail ont perturbé la procédure normale. L'office mettra les bouchées doubles pour solutionner le problème et améliorer ses communications avec les locataires. La DG compte travailler plus étroitement avec le CCR sur cette question mais aussi sur les autres priorités identifiées par celui-ci.
Photo: CCR de Montréal