À compter d’aujourd’hui, 10 000 ménages résidant dans les habitations à loyer modique de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) sont invités à écrire ou à téléphoner au bureau du Premier ministre M. François Legault pour protester contre la dégradation accélérée de leur logement.
Lire le premier article de Radio Canada.
Lire le 2e article de Radio Canada.
À l’approche du dépôt du prochain budget du gouvernement Legault, 99 associations de locataires de HLM se mobilisent pour obtenir, de toute urgence, la rénovation de 479 immeubles ayant la pire cote de vétusté, soit E, selon l’échelle gouvernementale qui caractérise les infrastructures au Québec. Selon Carole Guilbault, vice-présidente du Comité consultatif des résidents de l’Office, « le nombre de logements barricadés pour cause d’insalubrité qui était de 324 en septembre 2020 va augmenter en flèche si le gouvernement Legault continue de laisser se détériorer nos logements sans agir ».
Selon une estimation de l’office municipal d’habitation réalisée en 2020, 154 bâtiments ont la cote A, B ou C, 205 bâtiments ont la cote D et 479 bâtiments la cote E. C’est donc plus de 10 000 locataires qui vivent dans des immeubles ayant la pire cote de dégradation dans 57 % du parc de logement public à Montréal. L’office évalue à 792 millions $ les investissements requis pour remettre en un état acceptable les immeubles cotés E et à 199 millions $, les sommes nécessaires pour les immeubles cotés D.
L’OMHM réclame du gouvernement du Québec, sans succès, 150 millions par année pour avoir les moyens d’inverser le processus de dégradation de son patrimoine de 20 810 logements qui a un âge moyen de 43 ans. La mairesse Valérie Plante et la Communauté métropolitaine de Montréal ont publiquement repris cette demande dans les dernières semaines.
Selon Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec, « le problème repose sur la Société d’habitation du Québec (SHQ) qui, à titre de propriétaire des HLM, a la responsabilité de fournir les budgets nécessaires à leur rénovation mais qui n’a pas les moyens financiers de le faire. À l’échelle du Québec, la SHQ admet dans son dernier rapport annuel avoir réussi à remettre en état seulement 43 % des immeubles cotés D et E, à la quatrième année de son plan stratégique de cinq ans. Elle ne peut y arriver avec un budget limité à 300 millions $ pour l’ensemble de la province ».
Il y a cependant de l’espoir puisque l’entente sur le logement signée entre Ottawa et Québec, en octobre 2020, apporte 85 millions $ d’argent frais pour le logement social. « Le Premier ministre Legault a donc les moyens de rehausser à 400 millions $ annuellement les sommes destinées à la modernisation du parc public au Québec. Cela permettrait notamment à l’office d’habitation de Montréal d’obtenir les 150 millions $ qu’il réclame pour remettre en état un grand nombre de HLM barricadés en pleine crise du logement », de conclure Robert Pilon.
Photo: Suzanne Payant, Richard Gagné et Carole Guilbault. Secrétaire, président et vice-présidente du CCR de Montréal.