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Le guichet unique n’est plus la seule, ni la meilleure solution pour faciliter la vie des requérant-e-s de logement social

Soumis par Rédaction le

Depuis que la ministre Lise Thériault a annoncé son intention de mettre en place un guichet unique pour les demandeurs de logements sociaux, deux rencontres de travail ont eu lieu entre les organismes en habitation sociale et la SHQ.  Ces rencontres ont permis de mesurer à quel point les différents organismes, qu’ils soient coop, OBNL ou office, souhaitent collaborer afin de faciliter la vie du demandeur de logement, mais aussi comment chacun est soucieux de garder sa pleine autonomie dans l’attribution des logements. 

Les débats entre les organismes ont permis de clarifier l’étendue des désaccords mais aussi les terrains possibles d’entente.  Notre fédération, qui réclame depuis 20 ans la mise en place d’un guichet unique pour permettre aux citoyens de faire application dans les logements sociaux sans avoir à cogner à 56 portes, s’est rendu compte que le concept d’un guichet unique n’était plus la meilleure idée pour atteindre l’objectif de simplifier la recherche d’un logement.  Nous devrions plutôt parler d’une porte d’entrée pour faciliter nos demandes de logement et non pas d’un guichet unique qui, lui, implique un contrôle beaucoup plus grand sur l’ensemble du processus de sélection et d’attribution des logements.

Vu sous cet angle, notre fédération est convaincue que la situation est mûre pour que la SHQ prenne le leadership de créer un site internet qui permettra aux citoyen-ne-s en un clic d’exprimer leurs besoins, de savoir quels logements sont offerts et de faire parvenir leur candidature aux endroits intéressants. 


Un peu à l’image de certains sites de rencontre, un moteur de recherche et des filtres permettraient de mettre en contact les demandeurs et les fournisseurs de logements sociaux.  Le défi sera ensuite de convaincre le plus grand nombre de citoyen-ne-s à la recherche d’un logement et le plus grand nombre de fournisseurs de logements – coop, OBNL ou office – à s’inscrire sur le site avec un descriptif de ses besoins ou des logements qu’il a à offrir.  Le site pourra commencer modestement et grandir en popularité par la suite. 

Pour se donner une idée du fonctionnement possible d'un tel service, on peut déjà se référer à des expériences similaires existantes, par exemple celle qui est parrainée en France par l'Union sociale pour l'habitat qu'on peu consulter à l'adresse www.bienveo.fr.

Cette porte d’entrée pour communiquer son intérêt à obtenir un logement ne serait pas exclusive.  Les gens pourront toujours continuer d’appliquer directement dans les offices ou coopératives dont ils ont connaissance, mais il existerait un site pour acheminer sa candidature d’un seul coup aux endroits de son choix.  Il s’agirait également d’une démarche volontaire qui respecte à la fois la liberté du demandeur de faire application selon ses choix mais également la liberté des organismes en habitation de rappeler ou non les demandeurs en fonction de leurs critères d’attribution.

Finalement, l’existence d’un portail provincial pour mettre en contact les demandeurs et les fournisseurs de logements sociaux n’empêcherait pas que, dans certaines régions, la concertation entre les organismes soit poussée plus loin.  Les organismes souhaitant partager la gestion des listes d’attentes pourront toujours le faire.

Nous sommes confiants que la SHQ saura se saisir de cette solution et profiter de la conjoncture favorable pour concrétiser la volonté de la ministre.