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Que penser de la demande d’autonomie des offices d’habitation ?

Soumis par Rédaction le

Dans le cadre de la tournée de consultation menée par le gouvernement du Québec, les offices réclament plus d’autonomie dans leur gestion. Si cela peut sembler légitime, il y a cependant des enjeux importants du point de vue des locataires. C’est pourquoi la FLHLMQ a pris la position suivante.

La FLHLMQ ne s’opposera pas à une plus grande autonomie pour les offices du point de vue administratif et de la reddition de compte auprès de la SHQ, il y a cependant une marge à ne pas franchir au niveau de la protection des droits des locataires.

La FLHLMQ est contre la marge de manœuvre demandée par les offices dans la tarification locale de certains services aux locataires (stationnement, buanderie, climatisation).

Depuis 40 ans, le caractère à prix modique de nos HLM est protégé par le fait qu’il existe un seul règlement provincial qui détermine le coût des loyers de l’ensemble des 63 000 logements HLM. S’il fallait que chaque office puisse, à sa guise, inclure des frais afférents nous pourrions nous retrouver avec d’importantes augmentations de loyer déguisées en autres frais.  Les étudiant-e-s du Québec se sont fait faire le coup par les universités.  En France, il n’est pas rare de voir des locataires payer des charges plus élevées que leur loyer.

Le loyer des locataires est déjà indexé chaque année en fonction de l'augmentation de leur revenu et les coûts de l'énergie sont également indexés. Il ne faut pas oublier que les locataires de HLM ont un revenu annuel moyen de 14 376 $ et, qu’entre 1997 et 2008, leurs revenus ont baissé de 10%, en dollars constants, faute d'indexations suffisantes comme l'indique la réduction des loyers perçus dans les HLM.  Alors, hors de question de laisser les offices se faire de l’argent de poche sur notre dos !

La FLHLMQ est contre l’abolition du guide de gestion produit par la SHQ et que les offices doivent respecter.

À titre d’exemple, mentionnons que le guide de gestion de la SHQ force les offices à dédommager de 400 $ les locataires dans le cas d’un relogement obligatoire et qu’il reconnait des droits précis aux associations et aux CCR, notamment le 17 $ de subvention.  Ces droits seront-ils respectés si les offices peuvent agir à leur guise ? Le simplifier et le rendre moins tatillon Oui, l’abolir NON.

La FLHLMQ réclame aussi que la SHQ garde un contrôle sur les transactions immobilières que les offices peuvent faire afin d’éviter les faillites comme cela s’est vu il n’y a pas si longtemps en Belgique où des offices ont investis dans des projets douteux en levant des hypothèques sur des HLM.  Pas question de jouer au monopoly avec nos logements à moins de règles très strictes et d’un Fonds mutuel de garantie.