De 1968 à 1994, près de 65 000 logements ont été construits au Québec grâce au programme HLM mis en place par le gouvernement fédéral, en 1949, et qui exigeait la participation financière des provinces. Ottawa a unilatéralement mis fin à ce programme en 1994. Depuis, le fédéral ne fait qu’assumer sa part, environ 50%, du déficit des HLM, et ce, jusqu’à échéance de ses engagements. D’ici 2020, le fédéral cessera progressivement de payer pour environ 17 000 logements HLM. À terme, cela privera le Québec, de 130 millions $ par année en contribution au logement social.
Depuis sa création en 1993, la FLHLMQ dénonce le fait que l’accessibilité aux HLM a été grandement réduite, au fils des ans, de telle sorte qu’elle exclut maintenant bon nombre de ménages sous les seuils de pauvreté en raison des barèmes de besoins impérieux établis par le fédéral. Cela fait en sorte, par exemple, que beaucoup de couples de pensionnés ou de travailleurs pauvres ne peuvent plus accéder à un HLM. Cette exclusion a aussi pour effet d’appauvrir le tissu social, particulièrement dans les grands projets d’habitation.
Le programme Accès-Logis de 2002
Depuis 2002, le gouvernement du Québec a eu le mérite de prendre seul la relève avec la création du programme Accès-logis. Ce programme permet de réaliser chaque année environ 3 000 unités de logements sous la forme de coopératives, d’OBNL et de logements publics administrés par les offices d’habitation. Près de 6 000 nouveaux logements ont été ainsi construits par les offices. Accès-logis a l’avantage de permettre une légère mixité sociale puisque la moitié des locataires bénéficient d’un supplément au loyer leur permettant de payer seulement 25% de leur revenu et l’autre moitié des locataires paient un loyer inférieur au prix du marché étant donné que la construction de l’immeuble a été, en bonne partie, subventionnée. Ces nouveaux logements sont offerts aux locataires sur leurs listes d’attente de HLM ou à d’autres personnes ayant des revenus près des seuils de pauvreté.
Le programme Accès-logis comporte cependant une lacune puisque les suppléments au loyer ne sont garantis que pour une période de cinq ans. Cependant, tous les gouvernements qui se sont succédés jusqu’ici, à Québec, ont décidé de prolonger la durée de ces suppléments.
Notre proposition
La FLHLMQ propose que le gouvernement du Québec prenne la tête d’un front commun de tous ceux et celles qui ont à cœur le logement social pour revendiquer qu’Ottawa continue de verser au moins 130 millions $ chaque année dans la rénovation et la construction des logements sociaux au Québec.
Ceci, afin que le gouvernement du Québec puisse continuer de rénover nos HLM mais aussi pour augmenter de plusieurs milliers le nombre de logements réalisés en Accès-logis et garantir l'existence des suppléments au loyer offerts à 50% des locataires. Ainsi, nos offices pourront rendre accessible un plus grand nombre de logement public tout en créant des milieux de vie où il fera bon de vivre.