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Un rapport accablant vient renforcer la demande d’une mise en tutelle de l’office municipal d’habitation de Longueuil

Soumis par Rédaction le

La FLHLMQ a rendu publique un rapport confidentiel du groupe SCE qui constate les carences importantes dans l’administration de l’office municipal d’habitation de Longueuil qui gère 2 276 logements HLM.

Lire l'article du journal La Presse: Crise à l'office de Longueuil.

Le 30 septembre dernier, la FLHLMQ écrivait à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, afin de lui demander la mise en tutelle de l’office municipal d’habitation de Longueuil (OMHL). La fédération des locataires se disait alarmée par la détérioration marquée des services  provoquée par le départ d’au moins 30 % du personnel.  Une vingtaine de cadres et d’employé-e-s ayant déserté l’office en invoquant le climat toxique de travail suite à la nomination d’une nouvelle direction générale en juillet 2019.

En octobre, des membres du conseil d’administration de l’OMHL ont fait parvenir au PDG de la Société d’habitation du Québec trois plaintes en déontologie contre la présidente du CA et la directrice-générale. Ces administrateurs se plaignaient d’avoir été privés des informations nécessaires à la prise de décision concernant le contrat d’embauche et de probation de la directrice générale et d’avoir été exclus des décisions concernant la nouvelle structure organisationnelle de l’office.

Le 13 novembre, le président du Comité consultatif des résidants, Réjean Gosselin, confirmait les craintes exprimées par notre fédération en écrivant aux membres du conseil d’administration de l’office «que les locataires constataient une baisse drastique dans les services et se demandaient si l’office était en déconstruction ou sur le bord de la faillite.»

Depuis, deux faits nouveaux et importants sont venus appuyer la demande de tutelle formulée par la FLHLMQ.

Le 20 janvier 2021, le groupe SCE, Psychologie et ressources humaines, a remis au CA de l’OMHL un rapport de diagnostic organisationnel confidentiel. Constatant des carences importantes dans la gouvernance de l’office, le rapport recommande une série de mesures urgentes afin de redresser l’organisme, notamment :

  • La mise en place d’un processus d’accompagnement du CA (y compris sa présidente). Advenant un refus de ce processus par les administrateurs, nous recommandons la mise sous tutelle temporaire de l’organisation.
  • La mise en place d’un processus de coaching de la direction générale. Advenant un refus de le directrice générale de s’engager dans un tel processus, et compte tenu de l’écart significatif qui existe sous l’angle de la confiance et de la crédibilité, nous recommandons l’établissement d’une entente de fin d’emploi avec celle-ci.
  • La modification de certaines composantes du CA afin de rétablir une saine gouvernance de l’organisme.

Suite au dépôt du rapport du groupe SCE, deux rencontres du conseil d’administration de l’office ont eu lieu à la fin de janvier. Devant le peu d’ouverture et d’empressement des élus municipaux siégeant au conseil à adopter les recommandations du rapport et surtout l’agressivité qui a marqué les échanges, la FLHLMQ a appris que certains administrateurs de l’OMHL avaient écrit à la ministre Laforest afin d’obtenir la mise en tutelle de celui-ci 

Selon le coordonnateur de la FLHLMQ, Robert Pilon, «les constatations accablantes du rapport du groupe SCE et la demande de tutelle en provenance d’administrateurs qui réalisent l’incapacité du conseil à se réformer par lui-même devraient suffire à convaincre la ministre d’utiliser les pouvoirs qui sont les siens en vertu de l’article 85.2 de la loi de la Société d’habitation du Québec. La ministre Laforest doit stopper l’hémorragie à l’OMHL en nommant des administrateurs provisoires, pour une période de 120 jours, afin de mettre en place les mesures de redressement contenues dans le rapport du groupe SCE.»