Exaspérés par l’attitude méprisante des administrateurs de l’office d’habitation du Haut-Richelieu, les 10 associations de locataires regroupés au sein du comité consultatif des résidant-e-s (CCR) demandent au Ministre des Affaires municipales, M. Laurent Lessard, de faire un grand
ménage au sein de la direction pour rétablir un climat de confiance entre l’office et ses 689 locataires. Cette demande est appuyée par la Fédération des locataires de HLM du Québec qui affirme que plusieurs décisions prises par l’office du Haut-Richelieu sont nuisibles aux locataires et contraires à la mission sociale des offices.
C'est l'essentiel du message présenté le 8 décembre 2010, lors d'une conférence de presse ou étaient présents une cinquantaine de locataires afin de démontrer leur solidarité avec leurs représentants.
L’office refuse d’aider les familles du boulevard Gouin à se prendre en main
Depuis 2001, une quarantaine de familles vivant dans les HLM du boulevard Gouin se sont regroupées en association afin d’améliorer leur qualité de vie, et surtout celle de leurs 70 enfants. L’association a demandé à l’office de pouvoir bénéficier, comme dans les autres HLM de la ville, d’une salle communautaire pour pouvoir tenir ses activités, entre autres, de l’aide au devoir pour les enfants.
Alors que partout ailleurs au Québec, notamment à Longueuil et Saint-Hyacinthe, les offices s’empressent de prêter un logement aux locataires pour supporter leurs efforts dans de telles occasions, la direction de l’office refuse obstinément depuis maintenant 9 ans de répondre positivement à la demande de ses locataires. Dans les dernières années, la direction de l’office a échafaudé plusieurs projets coûteux de construction de salle à 200 000 $ qui n’ont jamais vu le jour plutôt que de simplement prêter un logement. Même les appels répétés de la Société d’habitation du Québec n’ont pas réussi à faire entendre raison à l’office. Selon la présidente de l’association des locataires de Gouin, Marguerite Lussier, « l’office n’agirait pas autrement s’il voulait décourager les familles de s’impliquer bénévolement dans l’amélioration de leur milieu de vie ».
Cet entêtement de la part de l’office prive les 70 enfants du boulevard Gouin et leurs parents de différentes mesures de soutien qui favoriseraient leur développement car les organismes communautaires n’ont pas d’espace pour mettre en place leurs ressources.
L’office veut mettre fin à une entente avec le CSSS et les centres d’action bénévole
Le conseil d’administration de l’Office a décidé à sa rencontre du 28 septembre dernier de se retirer du protocole d’entente le liant au CSSS Haut-Richelieu – Rouville, au Centre d’action bénévole de Saint-Jean et au Centre d’action bénévole d’Iberville dans le cadre du projet de soutien communautaire en logement à compter du 31 décembre 2010. Cette décision, selon Gisèle Paquin, porte parole du CCR, aura pour effet de priver 237 personnes âgées et leurs associations de locataires de l’aide très appréciée de deux intervenantes communautaires qui, à défaut, devront aller œuvrer dans d’autres logements sociaux du territoire.
Le fond du problème réside dans le fait que la direction de l’office veut contrôler le travail des intervenantes plutôt que de travailler en partenariat avec les autres organismes oeuvrant au profit du maintien à domicile des personnes âgées au sein d’un comité de suivi. Ainsi par exemple, en avril dernier, le CA de l’office s’était opposé à une initiative prise conjointement à l’effet d’installer des consoles de jeu Wii dans les salles communautaires pour briser l’isolement et favoriser l’activité physique des personnes âgées même si ces consoles avaient été obtenues sans demander un sou à l’office. À force de pressions du CCR et des autres membres du comité de suivi, le conseil d’administration de l’Office a décidé le 28 septembre dernier d’autoriser l’installation des équipements, soit 6 mois après leurs acquisitions. Malheureusement, cette décision fût prise en même temps que celle de se retirer du protocole d’entente et de mettre ainsi fin au projet de soutien communautaire dans nos immeubles.
Les locataires souhaitent un changement à la direction de l’Office
Pour assurer la bonne gestion des HLM au Québec, le gouvernement a adopté un Code de déontologie des dirigeants et des administrateurs. Ce Code exige que les gestionnaires soient à l’écoute des besoins de la clientèle et privilégient le règlement à l’amiable des conflits. Aux dires de Robert Pilon, coordonnateur de la Fédération des locataires de HLM du Québec, « les dirigeants de l’office de Saint-Jean font honte au réseau des HLM en agissant comme des petits potentats locaux qui abusent de leur pouvoir au lieu de voir comment ils peuvent collaborer avec leurs locataires et avec les autres organismes du milieu. »
Les trois organismes annoncent aujourd’hui qu’ils feront des démarches auprès du ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, afin qu’il remplace les 2 administrateurs qu’il a nommés et qui ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités et qu’ils feront de même auprès du maire de la municipalité afin qu’il désigne 3 nouveaux représentants mieux disposés à travailler en partenariat avec les résidants et les organismes sociaux.