Les récentes annonces du gouvernement avec Unitainés, dont la dernière à Montréal, rappellent l’importance de développer des HLM dans toutes les municipalités du Québec. Pour cela, la SHQ doit donner aux offices les moyens de construire en leur dédiant un programme et en faisant les ajustements législatifs nécessaires.
Rappelons que les 148 offices municipaux d’habitation ont l’expertise immobilière et sociale pour développer et gérer des logements sociaux destinés aux ménages les moins nantis. Ce n’est donc pas étonnant que, pour le moment, la gestion de six des huit projets sera confiée aux offices d’habitation (Shawinigan, Rimouski, Drummondville, Terrebonne, Montréal, Longueuil). Des questions demeurent quant au nombre de suppléments au loyer disponibles dans ces projets et à l’utilisation de la liste d’attente des offices. Les réponses feront toute la différence et indiqueront si ces unités logent les personnes âgées qui en ont le plus besoin.
« Depuis la première annonce, la Fédération des locataires de HLM du Québec affirme que cette expérience hors-programme doit servir de projet pilote pour un nouveau programme HLM » explique Patricia Viannay, coordonnatrice de la FLHLMQ. En effet, des leçons peuvent déjà être tirées et servir à la définition d’un programme HLM qui sera réellement ancré dans la communauté et qui permettra de loger les premières victimes de la crise du logement :
- La nécessité de financer les projets à la hauteur des besoins. Unitainés bénéficie d’un taux de subvention exceptionnel du gouvernement (235 millions $ sur 290 millions $);
- L’importance d’offrir de la prévisibilité aux développeurs. La garantie du financement pour 1000 logements permet des économies importantes;
- La nécessité que les loyers respectent la capacité de payer (25%) et de prioriser les locataires sur les listes d’attente des offices qui sera garantie si le réseau porte directement les projets;
- La plus-value d’un gestionnaire municipal qui est ancré dans sa communauté et où un contrôle démocratique existe avec la présence d’élu-e-s municipaux et de locataires sur chaque conseil d’administration.
La FLHLMQ demande donc à la ministre d’annoncer un programme dédié aux offices avec les fonds suffisants et les modifications législatives qui permettront le développement d’une nouvelle génération de HLM. Les offices doivent avoir les coudées franches pour répondre aux besoins en logement de leur communauté. Alors que le gouvernement favorise le vieillissement à domicile, les HLM peuvent offrir un milieu de vie où l’entraide domine grâce à la mission sociale des offices et à l’implication bénévole de centaines de locataires.