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Qu’a donné le regroupement des offices après 5 ans ?

Soumis par Rédaction le
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tableau

Depuis 2017, la SHQ s’est donné comme mission stratégique de restructurer le réseau des offices pour le rendre plus efficace afin de donner de meilleurs services aux locataires.  Notre fédération s’est impliquée avec enthousiasme dans cette action d’envergure qui visait à permettre aux offices de chaque région de regrouper leurs forces.

De 2017 à 2021, le nombre d’offices est bien passé de 538 à 158. Ce qui signifie que 85% des anciens offices ont fusionné. Mais cela a-t-il vraiment permis d’atteindre les résultats espérés ?

Le seuil optimal des 300 logements

Il faut se souvenir que la SHQ, à la suite d’une étude démontrant l’inefficacité des offices de moins de 100 logements, avait fixé à au moins 300 logements le seuil pour obtenir une gestion performante. Elle expliquait que la gestion d’un bassin de logements de cette taille présentait des coûts de gestion optimaux car l’effectif affecté à l’administration de l’OH est alors d’environ 3 employés à temps complet, ce qui permet de garantir le développement d’une expertise de base assurée par la présence d’un gestionnaire à temps complet, d’un poste de soutien administratif et d’un poste de technicien affecté à la gestion des règlements.

Les vraies statistiques

Vu sous cet angle, les efforts des cinq dernières années constituent un échec. Comme l’indique le tableau ci-dessous, le nombre d’OH se situant dans la zone optimale de 300 logements et plus est passé de 25 à 34. Par contre, le nombre d’OH qui se trouvent toujours sous le seuil optimal estimé à 300 logements est de 124 OH, soit 78 % des offices au Québec.

Dans le cas des 61 OH dans la zone « critique » de 100 à 299 logements, nous constatons que le gain que représente l’embauche d’un directeur à temps complet est amoindri par l’augmentation de la taille du territoire à desservir, ce qui ne manque pas d’affecter le niveau de qualité du service offert. Plusieurs de ces offices gagneraient à se regrouper, à nouveau, avec les autres offices de leur région.

Il est totalement indéfendable que la ministre Laforest ferme les yeux sur les 63 offices de moins de 100 logements qui ont boycotté la démarche de regroupement des cinq dernières années.  Dans leur cas, l’approche volontaire a atteint ses limites et la finalité recherchée doit être placée au-dessus des intérêts locaux particuliers.  La ministre doit utiliser le pouvoir qui est le sien et décréter des fusions sur une base régionale.

Les vrais regroupements en valent la peine

Parce que nous avons constaté l’efficacité des offices de 300 logements et plus dans de nombreuses régions du Québec et parce que nous refusons que s’installe un système à deux vitesses dans nos HLM, nous pensons que la restructuration vaut la peine d’être complétée correctement dans 124 OH.

C’est pourquoi nous proposons à la SHQ, au ROHQ et aux unions municipales de tenir des assemblées avec les élus des villes et des offices pour discuter sereinement de la meilleure façon d’organiser les services dans leur région. En démontrant concrètement quelles capacités les offices de 300 logements et plus ont obtenu pour mieux remplir leur mission, nous pensons que la logique peut triompher.