Pour faire bon usage des 900 millions $ de fonds fédéraux et des 900 millions $ ajoutés par le Québec devant servir à résorber la crise du logement, la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ) formule une proposition toute simple qui a déjà fait ses preuves afin de venir en aide au gouvernement Legault qui semble à court de solutions concrètes.
De 1968 à 1994, la Société d’habitation du Québec a construit, à raison d’environ 2 000 unités par année, 74 328 logements à loyer modique dans les villes et villages du Québec dans le cadre d’un programme à frais partagés impliquant les trois paliers de gouvernement. Ces immeubles ont sorti de la pauvreté des dizaines de milliers de familles et de personnes âgées à très faible revenu qui, autrement, seraient incapables de se trouver un toit dans le contexte actuel. Fait important à souligner, l’attribution des HLM est la seule à être sévèrement réglementée au Québec afin de garantir un accès aux ménages les plus pauvres sans aucune forme de discrimination. 38 000 ménages sont en attente d’un logement à loyer modique à travers le Québec.
Si on a cessé de construire des HLM au Québec en 1994, ce n’est pas parce que le programme n’était pas utile et efficace mais plutôt, en raison, d’une coupure décrétée unilatéralement par le gouvernement conservateur de Brian Mulroney pour atteindre l’équilibre budgétaire à Ottawa. Mais maintenant que fédéral est prêt à réinvestir 900 millions $ dans le logement au Québec, pourquoi ne pas relancer une version 2.0 d’un programme HLM au Québec ? Non seulement celui-ci aura un effet bénéfique durable pour les ménages à faible revenu les plus vulnérables mais il contribuerait à maintenir un taux de vacance salutaire pour ralentir les appétits démesurés du marché spéculatif.
Comme les villes siègent déjà au conseil d’administration de 149 offices d’habitation répartis sur l’ensemble du territoire du Québec, il serait facile pour le gouvernement du Québec de leur confier la construction et la gestion d’une nouvelle génération de HLM. Il reviendrait ainsi aux villes de fournir des terrains et d’ajuster leur réglementation pour réaliser leurs projets d’habitation. Il serait notamment possible de densifier les sites HLM existants qui bénéficient de grands terrains.
En vertu de l’Entente avec le gouvernement d’Ottawa, la ministre de l’Habitation a maintenant les moyens financiers de poser un geste fort en faveur des locataires les plus vulnérables mais en aura-t-elle la volonté politique ?