Drummondville, Longueuil, Terrebonne et Rimouski ont annoncé, tour à tour, faire partie des 10 villes où seront construits, dans les deux prochaines années, un immeuble de 100 logements pour aînés par l’organisme Mission Unitaînés. Ces quatre immeubles, qui bénéficieront de subventions gouvernementales de 23,5 M $ et d’un don de terrain de la municipalité, seront ensuite remis à la gestion des offices d’habitation de Drummond, de Longueuil, de Lanaudière-Sud et de Rimouski-Neigette.
Notre fédération est heureuse de cette décision car elle assurera que ce sont les ménages aînés les plus pauvres, ceux dûment inscrits sur la liste d’attente pour obtenir un HLM, qui obtiendront un logement subventionné à 25% de leur revenu.
Comme le projet est issu d’une initiative privée hors programme, il n’est pas garanti que les 235 M $ investis par Ottawa et Québec et les sommes consenties par les villes iront nécessairement dans tous les cas aux personnes aînées les moins nanties. Dans chacune des dix municipalités, il faudra attendre de voir à qui la gestion de l’immeuble de 100 logements sera confiée. À chaque fois, deux questions se poseront à l’organisme gestionnaire : Veut-on utiliser la liste des ménages à très faible revenu en attente d’un HLM et va-t-on demander des suppléments au loyer pour assurer que tous ces ménages ne paient que 25% de leur revenu pour se loger ?
Dans cette initiative prise hors programme, la SHQ n’a pas cru bon, malgré ses investissements de 235 M $, de prévoir une obligation en ce sens. Ça demeure à la discrétion des villes. Avec comme résultats connus jusqu’à présent que Shawinigan, Longueuil, Drummondville, Terrebonne et Rimouski ont fait le choix de remettre leurs futurs immeubles à leurs OH, que Saint-Hyacinthe a choisi un OBNL apparenté à l’OH qui promet d’utiliser les listes d’attente de HLM, que Granby se dit ouvertement être en réflexion sur la question et que Québec et Montréal n’ont pas fait connaître leur intention même si les journaux ont fait part de projets controversés puisqu’ils se feront sur des terrains convoités pour d’autres projets de logement sociaux.
Comme nous l’avons déjà écrit, notre fédération trouve intéressante cette initiative prise hors la boîte, comme aime à le dire la ministre, si elle permet effectivement de livrer, dans un délai de 24 mois, des logements de qualité, à moindre coût, aux ménages les plus pauvres. La fédération estime toutefois que cela devrait inspirer un programme de nouveaux HLM où les balises quant à l’utilisation des listes et le nombre de PSL seraient normés. Nous suivons donc de près cette expérience dans l’espoir qu’elle puisse contribuer à répondre à l’urgence vécue par les 38 000 ménages inscrits sur les listes des offices d’habitation.
Ceci dit, nous pensons que dans sa recherche de solutions novatrices, la SHQ devrait surtout regarder dans sa propre cour et voir comment elle pourrait libérer son réseau de 148 offices d’habitation du carcan légal qui les empêchent d’agir efficacement comme développeur social. Il est stupidement improductif que les OH doivent se déguiser en OBNL pour s’acquitter de leur devoir envers les ménages demandeurs.
Photo tirée de la page Facebook de l'OH de Drummond