Le gouvernement québécois annonçait le 10 décembre dernier un Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale. Intitulé dans ses dernières éditions Plan de lutte à la pauvreté, il s'agit d'une série de mesures et d'investissements visant des problématiques jugées déterminantes dans les situations de pauvreté. Il y a certes du bon dans ce plan, mais le tout reste extrêmement timide par rapport à l'ampleur des problèmes. Nous soulignons ici quelques-unes des intentions gouvernementales.
L'aide sociale
La principale mesure digne de mention de ce plan, c'est la bonification des montants versés aux prestataires d'aide sociale reconnu-e-s pour avoir une contrainte sévère à l'emploi (pour des raisons de santé ou de handicap par exemple). Ces personnes veront leurs prestations augmenter progressivement de 2018 à 2023 pour atteindre, à terme, 18,000 $ par année, une hausse de plus de 41 % par rapport au montant de 2017 (12,750 $). Une telle augmentation ferait une différence considérable dans l'amélioration des conditions de vie de quelques 84,000 personnes. C'est donc une bonne nouvelle... à condition, du moins, que le gouvernement élu à l'automne 2018 se sente toujours engagé par cette générosité pré-électorale et qu'il ne prenne pas prétexte d'une conjoncture économique plus difficile que prévue dans les années suivantes pour changer d'avis.
À côté de cela, par contre, les autes prestataires de l'aide social - ceux et celles considéré-e-s aptes au travail - demeurent cantonné-e-s à un niveau de revenu misérable. Un tel déni de conditions de vie dignes révèle bien l'idéologie de ce gouvernement pour qui ces personnes sont individuellement responsables de leur pauvreté et ne méritent pas une réelle solidarité sociale. Certaines de ces personnes dépendront de l'aide sociale pour une période prolongée, une grosse proportion n'y seront de passage que pour une courte durée, mais dans tous les cas les conditions de (sur)vie auxquelles on les contraint - elles et leurs enfants - ne peuvent qu'avoir des conséquences négatives sur leur santé physique et psychologique.
La construction de nouveaux logements sociaux
Au chapitre du logement social, le gouvernement confirme sa cible de 3000 nouveaux logements financés par le programme AccèsLogis. Si la cible n'est pas nouvelle, le gouvernement nous apprend qu'il investira des sommes additionnelles à celles prévues au programme, ce qui devrait permettre de surmonter les difficultés de plusieurs projets déjà planifiés mais confrontés à des critères de coûts admissibles inférieurs aux coûts actuels du marché de la construction. C'est une bonne nouvelle, mais qui nous laisse néanmoins bien en deça des besoins à combler en matière de logement social. Les délais d'attente des quelques dizaines de millier de ménages requérants continueront d'être très longs.
Le soutien à l'intégration sociale des locataires de HLM
Le gouvernement annonce également des investissements de 2,3 millions $ sur cinq ans pour financer des projets favorisant l'intégration sociale et s'adressant spécifiquement à des locataires de HLM. Les thèmes ciblés sont les suivants : l’alphabétisation, le développement des compétences, l’insertion sociale et professionnelle, l’intégration des personnes immigrantes, la sécurité alimentaire et la culture. Sans décrire précisément le genre de projets envisagés, le plan donne néanmoins en exemple le projet Multiboulot qui existe depuis plus de dix ans à Trois-Rivières et que la FLHLMQ avait contribué à fonder. On peut ainsi penser que ces sommes pourraient être consacrées à la généralisation de la formule des concierges-résidants comme la FLHLMQ le proposait au réseau des offices d'habitation.
Pour prendre connaissance directement des annonces gouvernementales : Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale.