Même si depuis quelques années le réseau des offices fait des efforts très louables pour adopter une gestion sociale, il existe encore malheureusement des cas où l’humanité fait défaut.
« Maltraitance : tout acte qui cause un préjudice ou risque de causer un préjudice à la santé ou au bien-être d’une personne. »
Dans un office de 23 logements, près de Joliette, une dame de 71 ans perd son mari, avec qui elle habitait dans le HLM depuis 18 ans. L’office l’avise qu’elle devra quitter son logement de 2 chambres à coucher pour aller dans un logement d’une chambre. La dame explique à la directrice qu’elle accepte de déménager mais que, comme elle est très craintive et se sent très vulnérable, elle souhaite demeurer au 2e étage de l’immeuble. Deux ans s’écoulent et quelques logements d’une chambre sont loués à des locataires de l’extérieur sans que l’office ne fasse de démarche pour reloger la dame. En juin 2010, elle est avisée qu’elle doit, dans 3 mois, déménager dans un logement du premier étage.
En pleurs, elle tente d’expliquer à la directrice et au président de l’office qu’elle a peur d’aller au rez-de-chaussée mais ceux-ci sont intraitables. Elle, qui n’est jamais allée en Cour de sa vie, se voit forcée de demander à la Régie du logement d’entendre sa cause. L’avocat de l’office, qui est un as dans son domaine, dépose au nom de l’office une requête en éviction.
Déjà malade et dépressive, cette dame incapable de se défendre se voit menacée d’expulsion par l’avocat le plus expérimenté des offices depuis près de 30 ans.
Pendant quatre mois, elle subit un stress énorme. Elle ne dort plus et pleure constamment.
À la FLHLMQ, nous avons tenté de négocier avec la directrice de l’office mais celle-ci refuse de nous parler.
Tous nos appels et nos courriels à l’office sont demeurés sans réponse. Scandalisés par le traitement fait à la dame, certains voisins proposent de changer de logement avec elle mais l’office pousse l’odieux jusqu’à voter une résolution interdisant les changements de gré à gré. En désespoir de cause, nous demandons l’intervention de la SHQ. Comme la politique de la SHQ en matière de plaintes est de ne pas se substituer au conseil d’administration des offices dans leur décision, bonne ou mauvaise, la SHQ affirme être impuissante.
La mort dans l’âme, la dame est contrainte de déménager au rez-de-chaussée car elle n’est pas de taille à affronter l’avocat chevronné payé par l’office (avec l’argent de la SHQ). Depuis, elle vit une dépression importante et est traitée par son médecin.
C’est pour prévenir de tels abus de pouvoir que la FLHLMQ réclame une clause protégeant les locataires dans la réforme actuelle du règlement sur l’attribution des HLM. Ainsi un-e locataire subissant un transfert obligatoire de logement pourrait refuser un logement à la condition d’être capable de prouver que cela pourrait détériorer sa situation économique ou son état psychologique.
La FLHLMQ a offert à l’Office de St- Jacques l'occasion de publier un article dans nos pages afin d’expliquer sa position. Mais celui-ci a, encore une fois, refusé de nous répondre.