Bien que le fédéral veuille réduire sa contribution au financement des rénovations dans nos immeubles, il reste que près de 200 M $ se feront en travaux en 2011. Loin de libérer les offices de leur obligation de consulter les locataires sur les plans de rénovations, le fait d’avoir moins d’argent rend, au contraire, chaque sous d’autant plus précieux. L’avis des locataires doit donc, plus que jamais, être pris en considération par les offices.
Certains offices nous diront peut être que des travaux comme le remplacement de toitures, la brique ou les systèmes de chauffage n’ont pas à être discutés, mais c’est faux! C’est faux d’abord parce que la loi indique clairement que les locataires doivent être consultés avant l’adoption d’un plan de travaux majeurs (le budget RAM)et elle ne dit pas que la consultation est limitée aux projets d’une certaine ampleur ou d’un certain type. C’est faux aussi parce que même sur des sujets comme les fenêtres, les toitures et le chauffage, les locataires peuvent avoir des demandes légitimes qui devraient être entendues par les offices et la SHQ.
Par exemple, certains offices ont changé des fenêtres qui sont peut être plus efficaces du point de vue énergétique que les anciennes, mais qui sont trop lourdes pour être manipulées par les locataires. D’autres offices ont changé les radiateurs et les ont installés devant les portes patio, conséquence : les gens qui ont des problèmes d’arthrite ne peuvent plus aller sur leur balcon car ils ne sont pas capables de passer par-dessus le radiateur! Les toitures et la brique en sont d’autres exemples : la meilleure manière de réduire la chaleur dans un logement l’été est de bloquer les rayons du soleil. Installer des marquises au-dessus des fenêtres et des balcons, à l’occasion de travaux de briquetage, cela pourrait réduire la surchauffe l’été et ainsi réduire les besoins d’air climatisé et le confort des locataires. On pourrait aussi parler de l’installation de cordes à linges qui pourrait prolonger la vie des sécheuses, réduire la consommation d’énergie des offices et permettre d’économiser en frais de buanderie pour les locataires.
L’aménagement de cuisines fonctionnelles dans les salles communautaires faciliterait la multiplication des groupes de cuisine collective permettant aux locataires d’utiliser moins leur propre cuisinière et de consommer moins d’électricité.
Sans compter que cela permettrait de briser l’isolement des locataires, de réduire leurs dépenses en nourriture et d’améliorer la qualité de leur alimentation.
Bref, tant pour des raisons légales que pratiques et économiques les offices doivent faire de véritables consultations sans quoi ils risquent de dépenser de manière mal avisée l’argent de nos rénovations.