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Le Québec est mûr pour une nouvelle génération de HLM

Soumis par Rédaction le
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L’engouement autour de l’annonce d’un éventuel projet de 2 500 logements sociaux construits par des promoteurs privés pour loger les personnes en situation d’itinérance nous confirme que le Québec est mûr pour un nouveau programme HLM.

Les habitations à loyer modique ont toujours été construites par le privé

Dans les belles années du programme HLM, la SHQ a déjà sorti de terre 35 000 logements en 10 ans. La SHQ était le maître d’œuvre, le donneur d’ouvrage. La SHQ lançait des appels d’offre régionaux en mobilisant les municipalités qui « offraient » le terrain et en utilisant une quinzaine de plans standardisés. La prévisibilité, la standardisation, la mobilisation des communautés et la disponibilité des fonds ont permis de construire près de 75 000 HLM qui logent aujourd’hui une diversité de personnes seules et de familles, dans toutes les villes et villages du Québec. Qu’est-ce qui retient le gouvernement de relancer ce grand chantier, en particulier si des constructeurs se cherchent de l’ouvrage ?

Sans l’abandon du programme HLM en 1993, nous aurions 80 000 HLM de plus au Québec. Les 30 000 ménages actuellement inscrits sur les listes d’attente auraient un HLM et les 49 895 personnes qui consacrent plus de 80% de leur revenu au paiement du loyer auraient la perspective d’avoir un HLM plutôt que de craindre l’itinérance. Après tout, l’itinérance n’est peut-être pas seulement un problème de logement mais c’est toujours un problème de logement. Les témoignages des personnes qui dorment dans leur voiture ou dans une tente alors qu’elles sont sur des listes d’attente depuis des années se multiplient ; l’urgence d’agir est indiscutable.

Le gouvernement n’a pas besoin d’être à la traine des promoteurs privés et devrait préciser ses cibles et les encadrements réglementaires, tout en mobilisant les municipalités, les groupes communautaires et les promoteurs. Nous avons besoin d’au moins 5 000 HLM par année pour avoir un impact réel sur la crise de l’abordabilité et ainsi prévenir l’itinérance, sortir des personnes de la rue. Nous avons besoin que le règlement d’attribution et celui sur les conditions de location s’appliquent, comme dans tous les logements actuellement gérés par les offices d’habitation. Nous avons besoin de confier la gestion de ces logements publics à des organismes ancrés dans la communauté et qui laissent une place aux locataires dans la gestion. Nous avons besoin que ces projets soient des milieux de vie intéressants et qui favorisent la stabilité résidentielle en prévoyant les espaces communautaires nécessaires et le financement du soutien. Nous avons besoin d’un programme d’envergure, d’un grand volume de ces logements afin qu’une mixité sociale y soit possible. Bref, nous avons besoin d'une génération de HLM.

Photo : construction du premier HLM au Québec (Le Plan Dozois devenu les Habitations Jeanne-Mance)