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Le mini-budget Legault invite le loup dans la bergerie

Soumis par Rédaction le
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loiup

Le mini-budget annoncé par le gouvernement du Québec contenait une très bonne et une très mauvaise nouvelle.

La bonne nouvelle vous la connaissez, la ministre Laforest a annoncé qu’elle consacrerait les 2,2 milliards $ contenus dans l’Entente sur le logement signé avec Ottawa à la rénovation du parc HLM.

La mauvaise nouvelle, la ministre annonce une nouvelle approche pour encourager la réalisation de logement abordable au Québec.  Au lieu d’investir dans le programme AccèsLogis (ACL), qui depuis 20 ans a permis de construire des dizaines de milliers de logements sans but lucratif, la ministre ouvre la porte aux promoteurs privés qui pourront dorénavant bénéficier des subventions du gouvernement.

Ainsi 200 millions $ leur seront offerts à la condition qu’ils s’engagent à réduire leurs loyers afin de les maintenir à des niveaux abordables. Plus la durée des ententes sera longue et plus l’aide financière accordée sera importante. On précise que ce programme innovateur sera aussi ouvert au secteur sans but lucratif.

Le gouvernement prétend ainsi mettre le public, les coopératives et le communautaire en saine compétition avec le privé mais la course est truquée d’avance tellement les forces en présence sont inégales au niveau des moyens financiers.

Pour les 38 000 locataires qui ont besoin d’un logement social, il s’agit d’une bien mauvaise nouvelle car l’histoire des programmes sociaux en habitation au Canada foisonne d’expériences scandaleuses où l’argent public a été dilapidé dans des projets immobiliers soi-disant pour les plus pauvres qui, tôt ou tard, ont été détournés de leur objectif de départ. Pensons notamment au programme fédéral des IRLM  dans les années 70 et au programme Loginove au Québec dans les années 80. À croire que la leçon n'a pas suffit et que les gouvernements ont la mémoire courte et sélective lorsqu'il s'agit d'aider le privé à s'enrichir.

Sans parler de la participation citoyenne. Alors que les locataires peuvent apprendre à exercer un pouvoir sur leurs conditions de vie dans les HLM, les coops et les OSBL, il n'en sera absolument pas le cas dans le privé.