
Alors qu’il existe une grave pénurie de HLM et que plus de 34 000 ménages se désespèrent sur les listes d’attente, la SHQ et la ministre responsable de l’Habitation refusent de mettre en application la solution proposée par notre fédération lors de son dernier congrès. Nous proposions de mettre en place un incitatif financier à partager son logement en colocation pour favoriser une plus grande utilisation des 10 % de logements HLM en sous-occupation à travers le Québec.
Ainsi, le 20 novembre 2024, en réponse à une lettre adressée à la ministre Duranceau, la vice-présidente de la SHQ, Annie Grégoire, nous écrivait qu’aucune réduction de loyer ne serait accordée à ceux et celles qui accepteraient de partager volontairement leur logement HLM devenu trop grand en accueillant un-e colocataire.
Ce refus vient tuer dans l’œuf notre proposition d’encourager la colocation en HLM en accordant une diminution de loyer à ceux et celles qui accepteraient de partager leur chez-soi avec de nouveaux locataires. Dans certains offices, les grands logements sont sous-occupés et des personnes seules auraient pu ainsi vivre en colocation.
Ce refus est d’autant plus injustifiable qu’il prive, à la fois, la SHQ de la possibilité de maximaliser l’occupation de ces grands logements mais aussi de bénéficier de revenus de loyers supplémentaires. Ainsi si, par exemple, un incitatif de 30% avait été accordé en réduction de loyer à ceux ou celles qui auraient pu accepter de partager leurs logements, disons pour passer de 300 $ à 200 $ de loyer de base, l’ajout d’un-e deuxième colocataire payant également le même montant aurait permis de hausser le loyer à 400 $ plus les autres frais.
Combien de personnes seules sur les listes d’attente auraient ainsi pu bénéficier rapidement d’un nouveau toit ? Il est malheureux de constater que la ministre accueille à coût de centaines de millions $ les solutions « agiles et novatrices » du secteur privé mais refuse une solution à coût nul qui permettrait de mieux utiliser le logement social.