Celle qui était fidèle au poste tous les lundis et mercredis pour répondre à vos appels, notre bonne amie Monik Desjardins, nous a quitté le 21 juin à l'âge de 84 ans. Tout ceux et celles qui l'ont connu pleurent son départ. Nous reproduisons un article écrit par André Giroux dans le cadre du 25e anniversaire de création de la FLHLMQ. Il y décrit l'action et le cheminement de Monik au sein de notre fédération.
Monik Desjardins est arrivée à la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ) en 1994, un an après la fondation de la Fédération. Elle est alors devenue membre du conseil d’administration, y représentant le HLM des Hirondelles, où elle était entrée en 1989. Ce fut le début d’une longue expérience qui a encore cours en 2018.
L’une des expériences les plus marquantes de Monik a été sa rencontre, en avril 1998, avec Jean Campeau, alors député péquiste de Crémazie. Avant son élection, il avait co-présidé la Commission Bélanger-Campeau, qui portait sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec. Il a aussi été ministre des Finances et du Revenu (1994 – 1995) dans le gouvernement de Jacques Parizeau.
Lors de sa rencontre avec Jean Campeau, Monik agissait à titre de porte-parole des sept associations de locataires du quartier Ahuntsic, regroupant 600 ménages. Elle a remis au député une pétition de 500 noms. La pétition demandait au gouvernement de rester propriétaire des HLM plutôt que de les transférer aux municipalités, de ne pas augmenter leur loyer à 30% de leurs revenus comme cela se faisait de plus en plus au Canada anglais, d’encourager les ménages travailleurs à bas revenus et d’adopter un règlement favorisant la participation des locataires à la gestion de leurs immeubles. Au fil des ans, les signataires obtiendront gain de cause, grâce à la pétition qui a obtenu 50 000 noms au Québec.
« M. Campeau est le seul député qui est venu nous rejoindre à la manifestation de 700 personnes que la Fédération a organisée devant l’Assemblée nationale du Québec », souligne Monik Desjardins.
L’année suivante, lors du troisième congrès de la Fédération, elle devient secrétaire de l’organisme et vice-présidente de l’OMH de Montréal. « Moi qui pensais que j’étais juste une b.s., j’ai pris confiance en moi depuis que je suis en HLM » déclarera-t-elle quelques années plus tard à Josée Boileau, journaliste au quotidien Le Devoir.
L’un des événements qui a donné confiance à Monik c’est son intervention devant la commission parlementaire sur la possibilité de fusionner les offices d’habitations, ce que proposait la Fédération en 2001
« La mairesse de Sainte-Foy, Andrée Boucher, passait avant nous, se souvient Monik. Le coordonnateur de la Fédération, Robert Pilon, m’a suggéré de m’inspirer d’elle. Lorsque ce fut à mon tour d’intervenir, Louise Harel, alors ministre péquiste m’a félicitée d’être la première locataire siégeant au comité exécutif d’un OMH. Madame Fatima Houda-Pépin, députée libérale m’a aussi félicitée même si j’avais des désaccords avec elle. Je m’en souviens encore, 17 ans plus tard. »
Un désaccord avec l’OMH de Montréal, qui avait refusé de donner suite à une décision prise en assemblée des locataires, amena Monik à démissionner de ses fonctions électives.
Elle reviendra à la Fédération dix ans plus tard, en 2012, pendant au moins deux jours semaines, à titre de bénévole.