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La FLHLMQ était présente au congrès de l'Union internationale des locataires

Soumis par Rédaction le

La FLHLMQ a délégué Élisabeth Pham au 21e congrès de l’Union internationale des locataires, qui s'est tenu à Vienne en Autriche, les 3 et 4 octobre, en présence de 90 participant-e-s de 26 pays. Ce congrès a lieu une fois tous les trois ans. Voici quelques-unes de ses observations.

Vienne est une ville où les politiques de logements sociaux font l’envie de tous les autres pays européens.  Effectivement, à Vienne, les décideurs politiques croient en la nécessité d’avoir des logements sociaux pour encourager la mixité dans les milieux de vie.

Les logements sociaux sont de diverses formes et ne sont pas réservés qu’aux plus démunis de la société. 80% de la population sont des locataires et 60% vivent dans des logements sociaux de toutes formes. Ce qui fait en sorte que les milieux de vie sont mixtes avec des ménages travailleurs ou non. D’ailleurs, il n’y a pas de logements réservés soit aux familles ou aux aînés, les deux types de ménages peuvent partager le même étage d'un immeuble, brisant ainsi l’isolement et stimulant davantage les relations intergénérationnelles et l’entraide. Les constructions sont de qualité et très esthétiques; il est difficile de voir la différence entre un logement social et un logement privé.

Les viennois sont très novateurs, ils ouvrent des concours où des architectes et promoteurs peuvent déposer des projets et un jury statue sur les meilleurs projets, qui seront alors construits.  Une énorme place est donnée aux espaces communs: espaces verts, terrains de jeux, salle de conditionnement physique, parcs, terrasses communes sur les toits, jardins collectifs, ruches d’abeilles, espaces de rangements collectifs pour vélos et ateliers pour menus travaux de bois, etc.

Un phénomène très présent en Europe est que les grandes corporations utilisent la spéculation immobilière comme outil d'investissement financier, au même titre que des investissements à la bourse; les logements deviennent donc une source de profits et non une réponse à un besoin réel de la population de se loger.  La montée des logements temporaires de forme AirB&B comme source principale de revenu a aussi pour conséquence de retirer du marché des logements destinés à l'habitation au profit du tourisme. En Amérique, ce phénomène est grandissant dans les métropoles comme Vancouver, Toronto et de plus en plus à Montréal.  Pour contrer ce phénomène, Vienne a des pratiques proactives d’achat de terrains vacants pour les retirer du marché spéculatif de l’immobilier.  Par exemple, la ville a récupéré les terrains autour d'une ancienne gare pour y construire un parc de logements sociaux.  

À cette fin, les membres de l’IUT ont voté une déclaration universelle pour supporter l'objectif de la résolution 11 "Villes et communautés durables" votée aux Nations Unies avec toutes les mesures à défendre pour que le droit au logement soit respecté.

Ce qu'il faut retenir est qu'il est important que les décideurs politiques privilégient d'investir continuellement dans le logement social pour assurer un logement abordable et décent à toutes et tous car dans plusieurs pays, le marché privé s'accapare de tous les logements disponibles créant ainsi une surenchère.  Faute d'investissement massif dans le logement social par les gouvernements, plusieurs villes ont été contraintes de vendre une partie de leur parc de logements sociaux pour soit maintenir ceux existants ou en construire d'autres mais à des endroits plus éloignés des centres.