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Front commun contre le financement du privé

Soumis par Rédaction le
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Une semaine après le discours inaugural qui ne plaçait pas la situation préoccupante du logement dans les priorités de la session parlementaire, l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ), la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH), la Fédération des locataires de HLM du Québec (FLHLMQ),  le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH) interpellent le gouvernement Legault, avec l’appui des porte-parole en habitation des trois partis d’opposition, Marie-Claude Nichols, députée de Vaudreuil (PLQ), Andrés Fontecilla, député de Laurier-Dorion (QS) et Véronique Hivon, députée de Joliette (PQ).

Alors que la majorité des villes du Québec sont aux prises avec une sévère pénurie de logements locatifs, les 5 regroupements impliqués dans le développement du logement social et communautaire craignent que les problèmes de logement vécus par les locataires ne s’intensifient si le gouvernement du Québec n’annonce pas rapidement des fonds supplémentaires.  Ils pressent Québec de le faire dès la mise à jour financière prévue cet automne.

Malgré des appels répétés, le logement social et communautaire -- le seul de propriété collective dont on a la certitude qu’il sera abordable de façon pérenne -- continue d’être réalisé au compte-gouttes. Depuis l’élection de la Coalition avenir Québec, à peine 3750 ont été bâtis, malgré la promesse d’en livrer 15 000.

Pour répondre aux besoins urgents, Québec a pourtant un programme pour assurer le développement de logements sociaux et communautaires. Or, celui-ci est sous-financé et malgré des consultations tenues il y a cinq ans, les améliorations demandées par les groupes communautaires pour accélérer le développement se font toujours attendre. De plus, les regroupements constatent que le gouvernement travaille à une autre révision de son programme, cette fois en catimini. Ils souhaitent être consultés et sonnent l’alarme avant que les travaux ne soient trop avancés.

Selon les regroupements et les partis d’opposition, plusieurs indicateurs, dont les propos publics de la ministre de l’Habitation, laissent croire que Québec voudrait ouvrir son programme dédié au développement du logement social et communautaire au secteur privé à but lucratif, reprenant ainsi le modèle des programmes fédéraux, dont les résultats ont été décriés entre autres par le Directeur parlementaire du budget. Cela serait complètement inacceptable aux yeux des groupes.

L’amendement surprise récemment apporté par la ministre à son projet de loi 49, qui autoriserait les municipalités à subventionner des promoteurs privés sans garanties d’abordabilité ou de pérennité, a alarmé les organisations qui craignent que cela soit précurseur de la suite. Pour l’AGRTQ, la CQCH, le FRAPRU, la FLHLMQ et le RQOH, les fonds publics ne doivent pas servir à financer des projets dont l’abordabilité n’est aucunement garantie à moyen ou long terme et qui pourront éventuellement être revendus à des fins spéculatives.

Le premier ministre a réaffirmé qu’il allait tenir les engagements que son gouvernement a pris en 2018; il doit donc respecter celui de livrer les 15 000 logements promis avant la fin de son mandat. De plus, il doit prévoir les investissements nécessaires pour construire minimalement les 5 000 nouveaux logements sociaux et communautaires annuellement, dont le besoin fait consensus parmi les intervenants, les municipalités et les partis d’opposition. Et enfin, on demande à ce que l’ensemble des parties prenantes soient consultées sur le nouveau programme avant son adoption.