Bulletin de la FLHLMQ - septembre 2008
Sur le terrain, les locataires de la province sont nombreux à s'impliquer dans le processus de consultation.
L'office d'habitation de Sainte-Marthe-sur-le-Lac (27 logements) est un excellent exemple de ce que peut donner une bonne collaboration entre locataires, direction et administrateurs. Le président du conseil d'administration, Roger Brunet (qui est locataire de HLM) témoigne : « Nous profitons de la situation pour faire des travaux qui étaient dus. Sans faire de gaspillage, nous essayons d'investir cet argent avec une vision à long terme, qui améliore la vie des locataires et les budgets de l'office. Par exemple, les salles à manger et les cuisines sont équipées de linoléum de qualité. Ainsi, les planchers sont plus faciles à entretenir qu'avec de la tuile de vinyle et c'est plus durable. Pour les fenêtres, que nous changeons toutes, nous installons des verres thermos energy star, comme ça les locataires seront plus confortables et les coûts de chauffage payés par l'office vont diminuer ».
À Victoriaville
« C'est nous qui avons pris l'initiative d'organiser une tournée complète des 277 logements suivie d'assemblées dans chaque immeuble », raconte Jacqueline Boisvert de l'Association des locataires en action de Victoriaville. « Les locataires ont participé en très grand nombre, les gens avaient beaucoup de choses à dire. Une des demandes qui a surgi dans les immeubles familles, c'est le manque d'espace de rangement. Les balcons débordent, les gens demandent à avoir des remises où ils pourraient ranger les vélos des enfants, les chaises de jardins, etc. Actuellement, c'est vrai que ça ne paie pas de mine avec tout ce bric-à-brac sur les balcons, mais quel choix les locataires ont-ils ? Empêcher les enfants d'avoir des bicyclettes parce que l'architecte qui a conçu l'immeuble n'a pas pensé à eux, il y a 40 ans ? »
« Plusieurs des demandes des locataires visent le bon état de l'immeuble qu'ils habitent, ajoute Jacqueline. Par exemple, presque la moitié a demandé que les ventilateurs de toilette soient changés pour être plus efficaces, même chose pour les fenêtres ».
Le travail n'est pas fini pour autant. Jacqueline, qui siège au conseil d'administration de son office, se prépare à convaincre celui-ci de présenter une demande importante à la SHQ. Elle prévoit présenter la vidéo produite par la FLHLMQ au CA de son office. De façon générale, les deux locataires au CA de l'OMH travaillent en étroite collaboration avec le Comité consultatif des résidant-e-s (CCR). Pour Jacqueline, cela va de soi car elle a à coeur de bien représenter les locataires.
Dans toutes les régions du Québec
À Rimouski aussi les locataires prennent leur place dit Denis Lebel du CCR. « Nous avons visité les 745 logements avec les questionnaires de la Fédération » raconte-t-il. Cela a permis à l'office de faire un portrait complet qui est très utile, comme en fait foi la lettre de remerciement que nous avons reçue de l'office. En fait, l'office a décidé qu'à partir de maintenant le formulaire de la FLHLMQ serait systématiquement envoyé aux locataires lors du renouvellement des baux. Comme cela, au moins une fois par année, les locataires pourront informer l'office de l'état de leur logement.
À Sainte-Thérèse, les locataires n'ont pas chômé pendant les vacances de la directrice générale explique Catherine Harper, la présidente du CCR. « Les 158 logements ont été visités. On s'est partagé les immeubles, à une ou deux responsables par immeuble. La réponse a été fantastique! Les gens avaient plein de commentaires, ils n'en revenaient pas qu'on leur demande leur avis sur les immeubles. En plus, ça a eu un drôle d'effet sur plusieurs voisins qui ne se connaissaient pas et qui se sont mis à se parler et à se fréquenter, y compris dans le Carré St-Pierre où il y a souvent des problèmes de flânage et de vandalisme et où la participation des locataires est habituellement faible. »
« On a remis les fiches de consultations à la directricegénérale le jour de son retour de vacance, elle était très surprise ! Maintenant on se prépare afin de présenter nos résultats au conseil d'administration », ajoute la cette locataire de la banlieue nord de Montréal.
À Val-D'Or, 90 % des 290 ménages ont été consultés. Le CCR déposera d'ici peu le résultat de son travail à l'office. À Gatineau, des assemblées de consultation ont eu lieu dans 35 des 40 immeubles gérés par l'office. À Longueuil 23 des 26 immeubles ont déjà tenu leur consultation. À Mont-Saint-Hilaire, 60 % des 302 locataires ont répondu au sondage qui a été déposé à l'office.
Le rôle actif des locataires au CA de l'office
À Mercier, la présidente de l'association des locataires et membre du conseil de l'office, Ginette Giroux, travaille très fort avec les autres locataires pour faire avancer le dossier des rénovations. Chaque logement de l'immeuble de 20 logements a été visité, les locataires ont pu présenter leurs demandes.
« La tournée des logements nous a permis de voir que plusieurs locataires hésitaient à faire part de leurs problèmes, ils avaient peur d'indisposer l'office, alors ils n'osaient pas dire que leur logement nécessitait des réparations. Ce sont surtout des femmes âgées qui ne veulent pas déranger qui que ce soit. Il faut leur dire que réparer ce qui est brisé ou trop usé ce n'est pas "faire du trouble", c'est s'assurer que les biens de l'office sont gérés correctement ».
Ici aussi, plusieurs demandes des locataires permettront de réduire les frais de chauffage de l'office et garantiront la bonne gestion de l'immeuble, il est question de toiture, de fenêtres, de portes. Mais à Mercier les locataires ont poussé l'exercice encore plus loin. « En revenant du congrès de la FLHLMQ de mai dernier, j'avais une réunion du conseil d'administration de l'office, je leur ait parlé du discours de la Ministre, de l'argent disponible pour les travaux, de tout ce que nous avions appris lors du congrès. Les autres membres du conseil et la directrice étaient très surpris de toutes ces nouvelles. Ils n'étaient pas au courant. Suite à tout cela, la directrice générale a décidé d'utiliser les résultats de notre consultation pour faire son plan à la SHQ ».
En fait, toute l'opération semble avoir changé l'attitude des membres du conseil face aux locataires qui siègent avec eux. « J'ai senti que leur attention était plus grande et que j'étais davantage respectée quand je parlais », conclut Mme Giroux.