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Communiqué de presse- L'office d'habitation de St-Jean-Sur-Richelieu doit évoluer dans sa stratégie de lutte à la pauvreté

Soumis par Lucie le

Saint-Jean, le 11 avril 2011 - Dans le Canada français de la semaine dernière, les élus municipaux siégeant au conseil d’administration de l’office d’habitation ont dénoncé le chantage dont ils se disent les victimes. Ils reprochent à la Société d'habitation du Québec de vouloir leur imposer l'aménagement d'une salle communautaire dans un HLM pour familles et au ministre des Affaires municipales d'avoir nommé une nouvelle représentante socio-économique à la place du président sortant de l'office.

Il y a longtemps que le torchon brûle à Saint-Jean entre les locataires et la direction de l’office.  Rappelons qu’en décembre 2010, le comité consultatif des résidants a fait une sortie publique, appuyé par leur fédération, pour demander des changements dans l’attitude des dirigeants de l’office.  Selon les locataires, l'office refusait de travailler en partenariat avec les deux centres d’action bénévole et le CSSS, privant ainsi les résidants de l’aide de deux intervenantes communautaires.  En plus, de refuser d'aménager une salle pour permettre aux organismes sociaux d’être actifs auprès des familles et des 70 enfants du boulevard Gouin.

Selon le coordonnateur de la Fédération des locataires d’HLM du Québec, Robert Pilon,« le fond  du problème réside dans la vision simpliste et dépassée des dirigeants de l’office en matière de lutte à la pauvreté.  Ils pensent, comme dans les années 70, qu’il suffit de concentrer les ménages pauvres dans les mêmes habitations à bas loyer pour prétendre que les problèmes reliés à la pauvreté sont réglés.  Ensuite, ils s’étonnent que les HLM ressemblent à des ghettos et qu’on y rencontre quatre générations de la même famille».  C'est une erreur grave d’opposer la construction de nouveaux logements sociaux et le fait de faire une place aux nombreux organismes sociaux qui veulent fournir une aide aux familles et à leurs enfants.  Ce sont, au contraire, deux aspects d’une même stratégie efficace pour transformer les HLM en tremplin de promotion social pour que des familles sortent de l’engrenage de la misère, et ultimement n’ait plus besoin de vivre en HLM.  Cette approche est appliquée dans de nombreuses villes.

Le président du comité consultatif des résidants de HLM de Saint-Jean, Pierre Gordon a pu le vérifier par lui-même lors d'une visite, le 11 avril dernier, à Longueuil. «Cet office a converti deux logements en salle communautaire dans un projet de 87 logements pour mettre en place des ressources pour favoriser la réussite scolaire des enfants et l'intégration à l'emploi des parents.  En aidant les familles à améliorer leur sort, l'office libère de la place à l'intérieur même des HLM».

Concernant la contestation de la nomination de Mme Sylvie Brodeur, agente de pastorale sociale à la paroisse Saint-Jean-L'évangiliste au conseil d'administration de l'office sous prétexte qu'elle réside à Lacolle,  Robert Pilon, considère que les élus font fausse route.  Un peu à l'exemple de l'hôpital de Saint-Jean, où il n'est pas nécessaire aux médecins spécialistes d'habiter dans la municipalité pour siéger au conseil d'administration, le ministre peut désigner qui il juge utile comme représentant socioéconomique au sein des offices.  Cela n'a rien d'exceptionnel comme en témoigne la présence d'une travailleuse dans un organisme d'aide aux familles, qui réside à Montréal, au sein du conseil d'administration de l'office de Longueuil. 

«Les conseillers municipaux devraient se montrer plus ouvert aux nouvelles idées et au sang neuf que le ministre a décidé d'apporter au sein du conseil d'administration de l'office car c'est une chance en or pour rétablir un climat de confiance avec leurs clientèles», de conclure le coordonnateur de la FLHLMQ.

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