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11 ménages jetés à la rue dans un HLM incendié en Abitibi-Témiscamingue

Soumis par Rédaction le
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Comme cela arrive à quelques reprises chaque année, des résidant-e-s de HLM ont tout perdu lors d'un incendie survenu en pleine nuit.  Heureusement, cette fois-ci, il n'y a eu aucun mort ou blessé.   La communauté de Sainte-Germaine-Boulé fait tout en son possible pour venir en aide aux sinistré-e-s.

Comme après chacun de ces évènements graves, la FLHLMQ souligne la nécessité d'agir pour trouver des solutions efficaces à au moins trois enjeux:

  • Ce drame nous rappelle l’importance comme association de locataires et comme CCR d’exiger l’élaboration d’un plan de sécurité incendie et de mesures d’urgence (PSI-MU) comme le demande explicitement la SHQ pour chacun des immeubles HLM administrés par les offices.

    Ce plan, qui doit être mis à jour à chaque année, doit préciser les besoins particuliers de chaque locataire, les mesures particulières d’aide à l’évacuation, le nombre des personnes pouvant prêter assistance, les consigne d’évacuation et prévoir un exercice d’évacuation au moins une fois par année. L’historique de ces exercices doit même être consigné dans le PSI-MU.

    Pour les offices et pour les associations de locataires, il s’agit d’un énorme défi que d’organiser un tel plan compte-tenu de la réalité dans les immeubles mais des évènements malheureux comme celui de l’Île Verte doivent nous convaincre d’y mettre le meilleur de nos énergies.  Discutez avec votre office de la directive de la SHQ sur le PSI-MU.

  • Beaucoup de locataires en HLM, environ la moitié, n'ont pas les moyens financiers de s'assurer et perdent tout lors d'un sinistre. La mise en place d'une assurance à prix modique telle que réclamée par notre fédération demeure une nécessité.

  • La reconstruction des HLM incendiés prend beaucoup trop de temps.  À Châteauguay, à Saint-Eustache et aux Îles-de-la-Madeleine, cela a pris de 3 à 4 ans. Le nouveau programme de rénovation que la SHQ doit présenter au gouvernement du Québec d'ici la fin de l'année doit venir corriger cette lenteur bureaucratique.

 

Radio-Canada

Par Gabriel Poirier

Publié le 8 octobre 20222.

La directrice des habitations à loyer modique de Saint-Germaine-Boulé recherche activement de nouveaux logements pour les sinistrés.

Tania Rancourt a paniqué lorsqu’elle a remarqué que les flammes ravageaient les habitations à loyer modique (HLM) de son patelin, à une vingtaine de mètres de sa maison. 

Sa famille a été témoin de la destruction de la VILLA Boisvert, dans la nuit de jeudi à vendredi. Mme Rancourt a spontanément songé aux onze résidents de l’établissement, craignant le pire. 

C’était spécial comme ambiance. Des résidents étaient assis dans leur voiture et observaient leur bien brûlé. On ne veut pas vivre de telles expériences tous les jours. C’est assez poignant, observe-t-elle.  

Tania Rancourt et son fils Arthur ont été témoin de l’incendie comme plusieurs résidents de la municipalité.

Mme Rancourt et sa famille se sont rapidement mobilisées au Centre récréatif pour accueillir des sinistrés. Les propriétaires du dépanneur ont distribué avec eux de la nourriture et du café aux résidents réunis sur place. 

Nous sommes rentrés à 2 h 30 du matin, souligne-t-elle en regardant Arthur, son garçon de 13 ans. Nous avions de la misère à fermer l'œil [...] C’est une expérience à la fois traumatisante et humaine.

La friperie à l’œuvre

L’équipe de la friperie s’est elle aussi activée. Julie Boudreau, qui administre celle-ci bénévolement, a contacté des sinistrés pour leur offrir des vêtements d’hiver. 

Si des gens nous contactent, du moment où ils sont dans le besoin, nous ouvrirons la friperie pour qu’ils puissent se rééquiper, insiste-t-elle. 

Elle a recueilli samedi six à sept poches de vêtements dans la foulée de l’incendie. Une aide particulièrement appréciée, leur inventaire étant réduit depuis la Grande séduction

C’est un drame terrible. Onze familles ont tout perdu. Je ne voudrais pas être dans leur peau, renchérit Julie Boudreau. 

Résidents à relocaliser

La directrice générale de l’OMH de l’Arc-en-ciel, Suzanne Poliquin, s’attelle déjà au casse-tête de la relocalisation. Celle qui gère 94 portes assure que cinq ou six de celles-ci sont sur le point de se libérer. 

Une ou deux sont situées à Macamic et deux autres à Taschereau. Les deux dernières sont à Roquemaure. 

Je ne peux pas vous dire à l’instant qui restera dans mes HLM, car je fais le décompte aujourd'hui pour savoir qui restera et qui entreprendra d’autres démarches, mentionne Mme Poliquin. 

Selon elle, l’une des résidentes de la VILL’A Boisvert, âgée de 89 ans, aurait déjà été relocalisée dans une résidence pour personnes âgées. Un autre résident aurait emménagé chez sa fille. 

C’est désolant, ajoute-t-elle au bout du fil. C’était une très belle bâtisse, et nous étions en train de la rénover. Je suis très déçu qu’elle soit à terre. C’est difficile pour les locataires. 

Le maire affronte l’incendie

Jaclin Bégin, maire de Sainte-Germaine-Boulé, à lui-même contribué à éteindre l’incendie à titre de pompier volontaire.

Le maire de Sainte-Germaine-Boulé, Jaclin Bégin, a lui-même participé à la lutte contre l’incendie. Pompier volontaire, il est capitaine.

Il a aussi participé aux efforts d’évacuation des résidents du HLM et des personnes habitant des immeubles voisins. 

Il faut avoir beaucoup de courage, déclare-t-il en faisant allusion aux sinistrés. Ce sont des événements très, très malheureux. C’est difficile pour ces derniers, car ils laissent derrière eux beaucoup de biens. 

L’enquête quant aux causes de l’incendie a été confiée à la Sûreté du Québec. M. Bégin précise que celui-ci aurait commencé dans le hall d’entrée. 

Reconstruction rapide

Ce qui reste du HLM de Sainte-Germaine-Boulé qui a été détruit par un incendie dans la nuit de jeudi à vendredi.

M. Bégin souhaite une reconstruction rapide du HLM. Il en appelle à la Société d’habitation du Québec. 

Ce sont des logements dont nous avons besoin. Nous connaissons tous la pénurie de logements en Abitibi-Témiscamingue, en Abitibi-Ouest et à Sainte-Germaine-Boulé. Je n’ai pas d’autres logements à offrir. Il faut donc que la reconstruction soit rapide, assure-t-il.

PHOTO : RADIO-CANADA / GABRIEL POIRIER