Nathan Neil, en situation d'itinérance depuis trois ans, s’est entretenu avec le journaliste Éric Martel, du journal La Presse. Voici des extraits de cet entretien du 23 octobre que nous trouvons d'une vérité troublante :
« Ils nous ont tassés des hôtels et des arénas en nous souhaitant bonne chance », déplore celui qui s’est retrouvé à la rue après avoir perdu son emploi dans le domaine du service à la clientèle.
« Il faut qu’on nous aide comme des sinistrés. Si un logement est incendié, on ne laisse pas ses occupants dormir dans la rue. Pourquoi on accepte cela des personnes en situation d’itinérance ? », demande l’homme de 62 ans, rencontré au centre de jour de l’organisme Résilience Montréal.
Et surtout, les listes d’attente pour obtenir un logement social doivent raccourcir, insiste Nathan Neil. Son ex-copain a été sur la liste d’attente d’une habitation à loyer modéré (HLM) pendant neuf ans. Il est mort avant d’en bénéficier.
« Une semaine après sa mort, on l’a appelé pour lui annoncer qu’il restait seulement 500 personnes devant lui sur la liste d’attente », raconte calmement M. Neil, en retenant ses larmes.
« C’est le sort qui nous attend, si rien n’est fait : qu’on ne devienne que des noms barrés sur une liste », conclut-il.
Cette terrible réalité nous rappelle l'importance de la bataille que nous menons pour obtenir que le gouvernement du Québec mette en place un nouveau programme de HLM permettant aux 100 offices d'habitation à travers le Québec de réaliser au moins 5 000 HLM par année.
Ce témoignage nous démontre aussi que la ministre France-Élaine Duranceau n'avait aucunement raison de se réjouir de la baisse du nombre de demandeur à l'OMH de Montréal.