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Des chaudrons contre l'isolement

Soumis par Rédaction le

rachelleLa solitude est une compagne de route obligée qui peut parfois peser lourd pour bien des personnes âgées. Heureusement, des initiatives originales naissent dans certains immeubles à logement afin de resserrer les liens entre les résidents. C’est le cas de la cuisine collective mise en place par Rachelle Simard, une résidente des Jardins Mont-Bleu, un complexe de logements abordables de Gatineau.

Le concept des cuisines collectives n’est pas nouveau, bien sûr. Mais, règle générale, seuls ceux et celles qui y participent activement peuvent se délecter des mets concoctés en groupe.

Or, Mme Simard a eu l’idée d’étendre l’offre de repas conviviaux à tous les résidents des 400 logements des Jardins Mont-Bleu. Une initiative généreuse qui, depuis deux ans, fait bien des gens heureux. Voilà une belle façon de briser l’isolement et de favoriser une meilleure alimentation.

Ici, la grande majorité des résidents, environ 90 %, vivent seuls. Habiter seul n’est pas nécessairement un choix, mais c’est très souvent ce qui arrive après la mort du conjoint. J’habite seule moi-même et je me suis aussi aperçue que, souvent dans cette situation, on ne mange pas toujours très bien. On privilégie les plats préparés parce que c’est plus simple. On en vient aussi à négliger les légumes parce qu’on en gaspille beaucoup.
– Rachelle Simard

Les arômes du partage

À chaque mercredi du mois, entre août et mai, la cuisine de la salle communautaire s’anime, laissant s’échapper sur les étages des arômes de viandes grillées, d’herbes et épices, contribuant ainsi à rapprocher les résidents et à créer des liens.

On s’amuse et surtout, on rit beaucoup! On surveille les spéciaux au supermarché, mais on a avant tout le souci de préparer des repas équilibrés et savoureux.
– Rachelle Simard

Lasagnes, pains de viande, ragoûts, pâtés, etc., figurent régulièrement au menu, accompagnés de légumes variés, bien entendu. Le tout pour moins de 5 $.

La cuisine collective offre deux repas : le dîner et le souper. Le midi, entre 30 et 40 résidents prennent le repas en commun. « C’est l’occasion de jaser, de passer du temps ensemble », explique Mme Simard. Le repas du soir rassemble de 65 à 80 personnes. Les résidents qui ne peuvent pas se déplacer et ceux qui le désirent se voient offrir le service de livraison à leur appartement.

Quand on a des problèmes de santé ou de mobilité, on a tendance à s’isoler davantage. Alors je pense que c’est une bonne idée de leur livrer le repas pour qu’ils gardent contact avec les autres.
– Rachelle Simard

À l’époque où les hommes figurent en page couverture des magazines et livres de recettes les plus populaires, ce ne sont pourtant que des femmes qui s’activent aux fourneaux. « Je ne sais pas pourquoi! Peut-être qu’on devra lancer un concours pour encourager les hommes à se joindre à nous, dit en riant Mme Simard, les gens apprécient beaucoup. Ils me disent que ça leur permet de revivre les soupers de famille passés. Certains en sont un peu nostalgiques. »

Pour Mme Simard, ce projet contribue sans aucun doute à l’amélioration de la qualité de vie des résidents. « Rester occupé, c’est bon pour le moral et la santé! », conclut la dynamique femme de 63 ans.

Article produit par l'OMH de Gatineau et publié sur le site de la SHQ